Les trois détenus de Guantanamo que l'Italie va accueillir «seront probablement des personnes qu'une cour américaine aura jugé libérables», a déclaré mardi le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, au lendemain de l'annonce d'un accord entre Rome et Washington.

«Nous ne disposons pas encore des noms», a déclaré le ministre, cité par l'agence Ansa.

«Il s'agira probablement de personnes qu'une cour américaine aura jugé libérables, et qui ne pourront donc demeurer en prison», a-t-il précisé.

Ces ex-détenus seront donc libres «sauf s'il y a contre eux des procédures pénales (engagées) en Italie, par exemple comme dans le cas des deux Tunisiens sous enquête du parquet de Milan». Dans ce cas, «nous examinerons» la situation, a-t-il dit sans autre précision.

Avant que le président Barak Obama et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi ne se mettent d'accord lundi sur l'accueil par Rome de trois détenus de Guantanamo, l'agence Ansa avait affirmé fin mai que Washington avait demandé à l'Italie d'accueillir deux Tunisiens.

Ces détenus, Riadh Nasri et Moez Fezzani, ont été inculpés en 2007 par le parquet de Milan, accusés d'avoir fourni un soutien logistique à une «cellule italienne proche du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC)», selon l'Ansa.

Le ministre de l'Intérieur italien, Roberto Maroni, un haut responsable du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord, a répété lundi qu'il n'était «pas trop d'accord» avec l'accueil d'ex-détenus libérables de Guantanamo.

Evoquant l'augmentation du risque terroriste en Italie, il préfère que les personnes concernées «puissent être maintenues en prison».

Le 30 mai, il avait affirmé que dans l'espace Schengen «nous ne pouvons pas nous permettre de laisser en liberté des personnes soupçonnées de terrorisme».

 «Le niveau de menace du terrorisme est déjà suffisamment élevé. Je voudrais éviter de l'accroître davantage encore», avait-il affirmé.