Le premier ministre britannique Gordon Brown a annoncé lundi l'ouverture cet été d'une enquête «indépendante» sur la participation des forces britanniques à la guerre en Irak, qui couvrira une période allant de 2001 à nos jours.

Cette enquête, qui ne visera pas à «désigner des responsables», sera ouverte «aussi vite que possible» après le retrait des derniers soldats d'Irak, fin juillet, a précisé le premier ministre dans une déclaration devant les députés.

Les conclusions de l'enquête seront rendues publiques dans leur quasi-intégralité, a-t-il ajouté, mais pas avant un an, soit après les prochaines élections législatives prévues au plus tard en juin 2010.

Les auditions se tiendront à huis clos pour des raisons de sécurité, contrairement à ce que réclamaient l'opposition et plusieurs familles des soldats.

L'enquête «étudiera la période allant de l'été 2001, avant le début des opérations militaires en mars 2003 et notre implication en Irak, jusqu'à la fin de juillet cette année», a déclaré M. Brown.

«Cette enquête est essentielle pour qu'en tirant les leçons (de cette guerre), nous renforcions la bonne santé de notre démocratie, de notre diplomatie et de notre armée», a-t-il ajouté.

M. Brown s'est dit «extrêmement fier» de la mission des forces britanniques en Irak, dont il a longuement tiré le bilan, rappelant que 179 soldats avaient trouvé la mort dans ce pays depuis 2003.

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband avait annoncé en mars qu'une enquête serait lancée après le retrait quasi-total des 4100 soldats britanniques d'Irak prévu le 31 juillet.

L'enquête doit examiner les circonstances qui ont conduit le gouvernement du premier ministre travailliste Tony Blair à faire entrer la Grande-Bretagne en guerre avec l'Irak aux côtés des États-Unis en mars 2003 et sur les conséquences de cette décision.

Mais le responsable de l'opposition conservatrice David Cameron, donné largement favori par tous les sondages pour les futures élections législatives, a immédiatement reproché à M. Brown de repousser délibérément la publication des résultats de l'enquête au-delà des élections pour éviter toute «conclusion inopportune».

Devant le Parlement où débattaient les députés, plusieurs manifestants se sont rassemblés pour protester contre la décision du gouvernement de mener les auditions de l'enquête à huis clos.

«Nous sommes ici aujourd'hui parce qu'ils viennent d'annoncer que l'enquête sera menée en secret, ce qui est selon moi une insulte à la démocratie dans ce pays», a commenté Ben Beach, un étudiant de 19 ans.