Les partis de droite ont remporté une victoire sans appel sur les socialistes lors des élections européennes de dimanche, à l'issue d'un scrutin marqué par un nouveau record d'abstention.

Selon des estimations publiées par le Parlement européen un peu après 21h00, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) devraient remporter 267 sièges sur un total de 736, contre 288 élus sur 785 dans l'hémicycle sortant. Ce qui représente une très légère baisse en pourcentage (36,28% contre 36,69%).

Sans compter les conservateurs britanniques et tchèques qui ont annoncé qu'ils faisaient sécession, le PPE arrive malgré tout loin devant les socialistes (159). Ces derniers pourraient cependant regagner un peu de terrain grâce à la vingtaine d'élus du Parti démocrate italien qui devraient rejoindre le groupe.

Derrière conservateurs et socialistes viennent les libéraux, quasi stables avec 81 élus, et les Verts qui font une percée avec 51 élus, contre 43 dans l'hémicycle sortant.

En Allemagne, pays qui envoie le plus gros contingent d'eurodéputés au Parlement européen (99), les conservateurs de la chancelière allemande Angela Merkel et leurs alliés sont largement en tête avec 37,9% des suffrages, devant les sociaux-démocrates qui essuient une défaite historique (20,8%).

En France, le parti de droite UMP du président Nicolas Sarkozy (27,89% selon des résultats partiels à 19h45) est également victorieux, devant les socialistes (environ 16%) rattrapés par les écologistes de Daniel Cohn-Bendit qui créent la surprise.

En Italie, le parti de Silvio Berlusconi remporte aussi la victoire mais sans atteindre son objectif de remporter 40% des voix (35,6%).

En Espagne, la droite bat aussi d'une courte tête les socialistes du Premier ministre José Luis Zapatero.

Victoire inattendue aussi de la droite au Portugal, pays du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, face aux socialistes du Premier ministre José Socrates.

En Grande-Bretagne, le Labour du Premier ministre Gordon Brown a subi de son côté une humiliante défaite (15%), relégué à la troisième place derrière les conservateurs (29%) et le parti europhobe Ukip (17%), selon des estimations.

Ce bon score de Ukip est à l'image des quelque 18% glanés en Autriche tant par l'eurosceptique Hans Peter Martin que par les deux listes d'extrême droite.

D'autres formations extrêmes ont progressé lors de ce scrutin. Pour la première fois, la Grande-Bretagne a élu deux eurodéputés issus d'un parti d'extrême droite, le BNP.

Le parti islamophobe de Geert Wilders aux Pays-Bas avait aussi remporté dès jeudi 17% des voix et quatre sièges.

En Hongrie, le parti d'extrême droite Jobbik peut prétendre à un ou deux sièges. En Slovaquie, les ultranationalistes du SNS devraient obtenir leur premier siège. En Roumanie, le Parti de la Grande Roumanie (PRM, extrême-droite) obtiendrait deux sièges.

Même si cela ne devrait pas chambouler l'équilibre politique de l'hémicyle strasbourgeois, selon les analystes, ces petits partis pourront désormais donner plus facilement de la voix dans l'hémicycle strasbourgeois.

La victoire des conservateurs devrait assurer à José Manuel Barroso un nouveau mandat de cinq ans à la tête de la Commission européenne. La plupart des dirigeants des 27 pays de l'UE se sont déjà prononcés en sa faveur.

Même si les prérogatives du Parlement se sont renforcées ces dernières années et devraient s'élargir encore avec l'entrée en vigueur espérée du traité de Lisbonne d'ici 2010, les eurodéputés ne désignent pas la Commission européenne. Ils ne font qu'entériner le choix des capitales.

Cette absence d'enjeu clair alimente l'abstention aux européennes, en hausse constante depuis 1979.

2009 devrait à ce titre marquer un nouveau record. L'abstention atteindrait 56,45%, contre 54,6% en 2004, selon un chiffre provisoire annoncé par le Parlement vers 7h30.