Le premier ministre britannique Gordon Brown n'est plus qu'un «mort vivant» et le remaniement ministériel annoncé vendredi n'est qu'un expédient qui ne réussira pas à faire oublier son échec aux élections locales et européennes tenues jeudi, estime la presse de samedi.

«Gordon Brown est comme un taureau blessé...fier, mais apparemment inconscient de l'épée profondément enfoncée entre ses omoplates...C'est un mort vivant», écrit le Sun. Le premier ministre travailliste a annoncé à la hâte vendredi un remaniement limité de son gouvernement, afin de contrer la multiplication des appels à son départ, provoquées par une cascade de démissions de ministres et la déconfiture de son parti, le Labour, aux élections organisées jeudi.

Dans ce que les médias ont qualifié d'«humiliation», le parti travailliste a dû céder à l'opposition conservatrice l'ensemble des conseils locaux remis en jeu qu'il contrôlait encore. Le Labour a perdu plus des deux tiers de ses représentants dans les régions concernées par le scrutin.

Quant aux européennes, qui se sont tenues jeudi également et dont les résultats ne seront pas annoncés avant dimanche soir, les sondages prédisent au Labour une déroute similaire.

«Gordon Brown est encore debout, à peine. La question est de savoir s'il peut encore gouverner», se demande le Financial Times. «Il n'a pas réussi à réaffirmer son autorité lors du remaniement. Il fait face à une humiliation aux élections européennes. Il devrait montrer qu'il est à la tête d'une majorité claire dans son parti ou démissionner et ouvrir la voie à des élections législatives», ajoute le quotidien.

Le Times (droite) qualifie quant à lui de «pacte suicidaire» un remaniement conduit dans la précipitation qui a montré que le gouvernement était «paralysé, avec à sa tête un premier ministre affaibli».

Le Guardian, proche du Labour, souligne «le ressort extraordinaire de Gordon Brown qui pourrait lui permettre de sauver son poste». «Mais cela pourrait ne pas être assez», avertit le quotidien.