Dimanche, Big Ben, le monument symbole de Londres, fêtera son 150e anniversaire. Un événement que le monde peut partager, les carillonnements de Big Ben, haut de 96 mètres, résonnant sur les ondes internationales de la BBC.

Par contre, accéder à l'intérieur de Big Ben, la principale cloche qui donne son nom à l'ensemble de l'édifice victorien, n'est pas chose aisée. Les mesures de sécurité draconiennes n'autorisent la visite du monument qu'à peu de personnes, qui doivent affronter les 334 marches tortueuses en calcaire, la tour n'ayant pas d'ascenseur... Catherine Moss a expliqué qu'en tant que guide, elle a grimpé l'équivalent de trois fois la hauteur de l'Everest.

Aucune manifestation particulière n'est prévue pour marquer cet anniversaire, si ce n'est une exposition à partir du 19 septembre, à Portcullis House, qui abrite les bureaux des parlementaires.

Si la tour néogothique, conçue par Charles Barry, qui surplombe le bâtiment du Parlement est encadrée de couronnes dorées et de blasons, l'intérieur reste très fonctionnel.

L'aiguille des minutes, longue de 4,2m, projette une ombre légère sur le verre du cadran blanc. Le mécanisme de l'horloge, qui pèse cinq tonnes et ressemble à une montre géante, est remonté trois fois par semaine.

À l'âge de l'horloge atomique, son heure quasi-parfaite est réglée en posant une vieille et lourde pièce d'un penny sur le mécanisme si elle prend de l'avance, ou en l'enlevant si elle retarde.

Le carillon, qui s'inspirerait de quatre notes du «Messie» de Haendel, sonne tous les quart d'heure, et la cloche principale Big Ben toutes les heures.

Il est très rare que Big Ben se taise, mais dans ces cas-là c'est la consternation. Seules les guerres et des incidents l'ont empêché de sonner.

Diffusé sur la BBC depuis 1924, le carillon a pris une signification particulière pendant la Seconde guerre mondiale: chaque soir, les Britanniques observaient une minute de silence quand la cloche marquait 21h, c'était la Minute de Big Ben. Même lorsque les bombes allemandes tombaient et que les sirènes d'alerte retentissaient, la voix de Big Ben était entendue.

La nuit du 10 mai 1941, une attaque aérienne a détruit le bâtiment du Parlement, provoquant des flammes aussi hautes que la tour de l'horloge. La partie sud du cadran a été cassée, alors que l'ouvrage en pierre a été endommagé, mais l'horloge n'a pas raté une seconde.

Sa pérennité remontait «autant le moral du peuple britannique que les discours de Winston Churchill», selon Peter MacDonald, auteur de «Big Ben: la cloche, l'horloge et la tour».

Pourtant l'histoire de Big Ben avait mal commencé. Sa construction a été marquée par les retards, les dépassements de budget et les soucis bureaucratiques. La tour s'était avérée trop petite pour la mécanique de l'horloge. La principale cloche de cuivre pesant 16,25 tonnes avait due être détruite après s'être fendue lors des essais.

Une nouvelle cloche avait été fondue, amincie et délicatement hissée en haut de la tour. L'aiguille des minutes a également été changée deux fois, car les premières étaient trop lourdes pour réaliser le tour du cadran.

C'est à partir du 31 mai 1859 que Big Ben a marqué l'heure, avant de connaître un nouveau problème et de ne reprendre le carillonnement qu'en 1862.