Le ministre français de l'Education Xavier Darcos envisage l'instauration de portiques ou de fouilles pour «dissuader» l'intrusion d'armes dans certaines écoles, des idées qui soulèvent la réticence voire l'opposition de chefs d'établissement et d'administrations locales.

M. Darcos a annoncé mercredi à la presse que des pistes contre l'intrusion d'armes en milieu scolaire allaient être soumises à la présidence qui doit trancher jeudi, pour «un plan applicable à la rentrée prochaine».Parmi ces propositions, figurent la mise en place de portiques au cas par cas, des habilitations pour le contrôle des élèves, la formation des personnels, ainsi que des sanctions contre les parents.

«Je reconnais que le portique, c'est un peu compliqué à mettre en place», a toutefois déclaré M. Darcos à la presse, à l'issue d'une réunion avec les collectivités locales et les chefs d'établissements.

Le président de l'une des deux principales fédérations de parents d'élèves (Peep), Philippe Vrand, a donné son «aval» aux «portiques» et aux «nouvelles prérogatives» pour les fouilles, mais pas aux sanctions des parents.

Les portiques et les fouilles «systématiques» en milieu scolaire peuvent avoir l'effet pervers «d'augmenter la violence», a estimé pour sa part le directeur de l'Observatoire international de la violence à l'école, Eric Debarbieux, dans le journal Le Monde.

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, avait elle-même émis des réserves la semaine précédente, se disant contre «une généralisation» des portiques, la présence de policiers dans les écoles et jugeant «compliquée» la formation de personnels aux fouilles.

Les syndicats d'enseignants ont de leur côté demandé des moyens humains plutôt que des portiques, dénonçant les suppressions de postes.

Plusieurs agressions d'enseignants et d'élèves ont suscité une vive émotion en France.

Un élève de 12 ans a ainsi été interpellé mardi dans un collège de Vaulx-en-Velin, près de Lyon, après avoir menacé en plein cours son professeur avec un couteau.