Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a affirmé samedi qu'il réfléchissait à la possibilité de s'expliquer devant le Parlement sur ses rapports avec une jeune fille, Noemi Letizia, une des raisons pour lesquelles son épouse a demandé le divorce.

«Expliquer au Parlement mes rapports avec Noemi Letizia? J'y pense. Je suis tenté d'aller devant les élus pour en parler mais je réfléchis», a-t-il dit dans une interview à une chaîne de télévision locale romaine, T9, selon l'agence Ansa. Le scandale a débuté il y a trois semaines lorsque Veronica Lario, l'épouse de Silvio Berlusconi, a annoncé qu'elle demandait le divorce, la goutte ayant fait déborder le vase étant la présence du chef du gouvernement au 18e anniversaire d'une jeune fille blonde, Noemi, qui l'appelle «papounet».

«Je ne peux pas rester avec un homme qui fréquente des mineures», avait lancé Veronica Lario, tandis que Silvio Berlusconi s'était défendu de ces accusations, assurant qu'il s'agissait d'un coup monté de la gauche, à un mois des européennes et que Noemi était simplement la fille de bons amis.

Il a réitéré samedi ses accusations à l'encontre de ses adversaires, en précisant qu'il n'envisagait pas de se présenter au Parlement dans l'immédiat.

«D'abord je les laisse s'avancer davantage encore de manière à ce que les gens voient comment ils sont. Ce sera pour eux un boomerang, ils auront honte et ils perdront l'estime des électeurs car dans cette affaire il n'y a rien qui ne soit pas propre», a-t-il affirmé à la télévision T9, selon la même source.

Plusieurs dirigeants de l'opposition l'ont invité à s'expliquer publiquement sur cette affaire car une partie de la presse l'accuse d'avoir menti à propos de ses rapports avec Noemi.

Le quotidien de gauche La Repubblica a réalisé une enquête et trouvé des éléments discordants entre les déclarations de Silvio Berlusconi et celles de plusieurs intéressés, notamment Noemi.

Le journal a adressé la semaine dernière une lettre publique au chef du gouvernement avec dix questions sur cette affaire auxquelles Silvio Berlusconi ne veut pas répondre.

«Le comportement de nombreux journaux a été vraiment indigne, ignoble, je dirais dégoûtant et quand les gens se rendront compte de la vraie situation, de nombreuses personnes devront avoir honte», a-t-il dit dans une interview à Radiomontecarlo.

Silvio Berlusconi a multiplié samedi les interviews en vue des européennes et pour attaquer ses adversaires, après une période passée sur la défensive en raison de ses déboires conjuguaux et des problèmes avec la justice italienne qui a condamné son ex-avocat britannique dans une affaire de corruption.

Selon l'agence Ansa, Silvio Berlusconi a donné samedi des interviews aux télévisions locales Canale Italia, Odeon et T9, aux radio Radiomontecarlo et Rtl ainsi qu'à la CNN.