Un député conservateur a perçu plus de 30 000 livres (52 500$) d'argent public pour ses frais de jardinage, dont une île pour canards, indique le quotidien britannique Daily Telegraph jeudi dans une nouvelle série de révélations.

Sir Peter Viggers, député conservateur, a touché plus de 30 000 livres sur trois ans pour l'entretien du jardin de sa propriété dans le Hampshire (sud-est de l'Angleterre), dont 1 645 livres (2880$) pour la construction d'une structure flottante dans son étang surmontée d'une petite maison pour abriter des canards.

«Je lui ai parlé la nuit dernière et je lui ai dit d'annoncer immédiatement son départ à la retraite», a déclaré le leader des conservateurs David Cameron.

Le député et membre de la commission parlementaire des Finances devrait abandonner son siège aux prochaines élections, et pourrait être contraint à rembourser plus de 10 000 livres (17 500$), indique le journal.

Le Daily Telegraph, qui distille depuis 14 jours les détails embarrassants des défraiements des députés, jusque là confidentiels, affirme par ailleurs qu'un autre député conservateur, Bill Wiggin, a perçu des remboursements indus de quelque 11 000 livres (19 250$), pour les intérêts d'un prêt immobilier en fait inexistant.

Le député a dit avoir commis une erreur involontaire, ce que soutient aussi la direction des conservateurs.

Le Premier ministre Gordon Brown a par ailleurs rejeté les allégations du Daily Telegraph jeudi selon lequel deux ministres travaillistes, James Purnell, ministre du Travail et des Retraites, ainsi que Geoff Hoon, ministre des Transports, auraient évité de payer des impôts sur la vente de leur propriété londonienne avec une astuce légale.

«Pour autant que je sache cela ne pose pas de problème», a commenté M. Brown.

«S'il y a d'autres problèmes qui doivent être rectifiés, ils le seront. Mais chaque cas est différent», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre s'est déclaré «atterré» par la série de révélations sur les défraiements abusifs des députés, prévenant que «ce type de comportement ne serait pas toléré».

Le scandale des notes de frais abusives des députés britanniques a dégénéré en l'une des crises politiques les plus graves de ces dernières années, forçant le Speaker (président) des Communes à annoncer mardi sa prochaine démission, une première depuis plus de 300 ans.