La Moldavie a accusé mardi la Roumanie de vouloir l'annexer et souhaité une médiation de l'Union européenne afin de «neutraliser la politique agressive» de Bucarest.

«Depuis la proclamation de l'indépendance de la Moldavie, les dirigeants roumains ont parlé plus d'une fois sans ambiguïté de l'absorption inévitable de la Moldavie par la Roumanie (...), de l'unification des deux pays comme seule perspective européenne pour la Moldavie», a affirmé le gouvernement moldave dans une déclaration. Chisinau cite à l'appui le refus de Bucarest de signer un traité entérinant le tracé des frontière entre les deux pays et l'octroi de la citoyenneté roumaine à de nombreux Moldaves.

«La dégradation des relations bilatérales a atteint un point» qui ne peut «plus être ignoré» par les États-membres de l'Union européenne, dont la Roumanie fait partie, poursuit le gouvernement moldave.

Dans ce contexte, Chisinau se dit «prêt et ouvert à une médiation de l'Union européenne afin de neutraliser la politique agressive de la Roumanie, ramener (ce pays) dans le courant de la politique étrangère unie de l'UE et stabiliser les relations bilatérales sur la base du droit international».

Le président roumain Traian Basescu a jugé «inutile» le 15 mai la conclusion d'un traité entérinant le tracé des frontières avec la Moldavie, rappelant que Bucarest avait déjà reconnu les frontières de l'ex-Union soviétique dont ce pays est issu.

Les relations entre les deux pays, qui partagent la même langue et la même histoire, se sont fortement refroidies ces derniers temps, les autorités communistes de Moldavie accusant la Roumanie d'avoir fomenté les émeutes ayant secoué ce pays après les élections législatives du 5 avril, contestées par l'opposition.

Le Parlement doit élire mercredi le nouveau président de Moldavie. Le Parti communiste, qui domine l'assemblée, a choisi le premier ministre, Zinaïda Greceanii, comme candidate.