Des policiers convoyant des personnes en garde à vue ont essuyé des tirs d'arme de guerre lors d'un «guet-apens» dans la nuit de samedi à dimanche dans la banlieue de Paris, ce qui a entraîné une riposte de leur part, sans faire de blessés, a-t-on appris de sources condordantes.

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a aussitôt condamné cette «attaque perpétrée avec une arme de guerre» sur les forces de l'ordre, un fait très rare qui a suscité l'émotion des syndicats de policiers. Les policiers convoyaient des gardés à vue après un examen à l'hôpital, peu avant 3h00 à La Courneuve, commune défavorisée de la banlieue nord de Paris. «Attendus par les occupants de deux véhicules», ils ont alors subi «le tir d'une rafale d'arme automatique», selon la ministre.

Les forces de l'ordre ont «réussi à mettre en fuite (leurs) agresseurs et à rattraper un de ces détenus qui tentaient de s'enfuir», a précisé Mme Alliot-Marie.

Selon des sources proches de l'enquête, le véhicule de police a été bloqué, en pleine rue, par une voiture dont l'un des occupants - «en possession d'une arme de fort calibre, sans doute une Kalachnikov» - a menacé un policier.

Dans des conditions qui restent à déterminer, ce policier a sorti son arme et il y a eu un échange de coups de feu, selon ces sources, qui évoquent un «guet-apens» afin de «faire libérer» un suspect.

Les syndicats de police ont exprimé leur vive inquiétude. «Nos collègues sont inquiets des dérives et des violences qui montent d'un cran» dans la banlieue nord de Paris, a déclaré à l'AFP Thierry Mazé, responsable d'Alliance, deuxième syndicat.

«Aujourd'hui encore, à la Courneuve une catastrophe a été évitée mais jusqu'à quand ?» s'est interrogé l'UNSA-police, premier syndicat, selon lequel «les policiers nationaux sont toujours en première ligne sans qu'une réflexion pour +déminer+ les banlieues n'ait été trouvée».