Deux policiers ont été tués vendredi dans un attentat suicide dans lequel deux assaillants ont péri en Tchétchénie, un mois après que Moscou a mis un terme au régime antiterroriste imposé dans cette république du Caucase russe pendant presque dix ans.

L'attaque s'est produite près du ministère de l'Intérieur à Grozny, la capitale, a indiqué à l'AFP une porte-parole des enquêteurs en Tchétchénie.

«A 4 heures (HNE), une voiture Lada est arrivée à l'entrée d'un point de contrôle du ministère tchétchène de l'Intérieur. Deux hommes sont sortis (du véhicule) et se sont dirigés vers les gardiens», a précisé Mariam Nalaïeva.

«Plusieurs explosions se sont ensuite produites, tuant les deux gardiens, de même que les deux hommes qui s'étaient approchés d'eux, a ajouté Mme Nalaïeva, soulignant que cinq personnes avaient été blessées.

Des témoins ont indiqué que l'assaillant devait être équipé d'une ceinture d'explosifs parce qu'il n'avait rien dans ses mains, a poursuivi la porte-parole.

Une source au ministère de l'Intérieur tchétchène a auparavant indiqué à l'AFP qu'une personne non identifiée avait pris un policier dans ses bras et s'était fait exploser.

Le leader tchéchène pro-Kremlin, Ramzan Kadyrov, a salué les agissements des deux officiers sans lesquels le nombre de victimes aurait pu être plus important, selon lui.

«Les actes courageux et décisifs de la police ont évité un important bain de sang parmi les civils et membres des forces de sécurité», a ajouté M. Kadyrov.

«Ceux qui ont perpétré cet acte de terreur cherchaient à attirer sur eux la plus grande attention, à faire un grand nombre de victimes et à effrayer la population», a souligné M. Kadyrov.

Mais il a insisté sur la sécurité en Tchétchénie: «l'incident n'a pas d'effet sur la situation à Grozny et ailleurs. La situation est très calme», a-t-il dit.

Pour sa part, le ministre tchétchène de l'Intérieur, Rouslan Alkhanov, cité par Interfax, a indiqué que «toutes les mesures seraient prises pour établir l'identité de ce terroriste et ses relations» éventuelles avec des groupes identifiés.

Des analystes ont mis en garde contre le problème des militants islamistes en Tchétchénie, en dépit de la fin des opérations antiterroristes dans ce territoire à majorité musulmane, annoncée le 16 avril par la Russie.

Les autorités tchétchènes pro-russes s'étaient immédiatement félicitées de la décision du Comité antiterroriste russe.

Cela devrait se traduire concrètement par le départ des 20 000 soldats des forces fédérales déployés à titre «temporaire» en Tchétchénie depuis le début du second conflit en 1999.

Dès le lendemain de l'annulation de l'opération antiterroriste, des heurts avaient opposé des combattants rebelles et des soldats.

Mercredi, les agences russes ont rapporté que deux policiers et un civil tchétchène avaient été tués par un engin explosif dans un village du sud de la Tchétchénie, signe que les tensions continuent.

D'autres républiques caucasiennes voisines de la Tchétchénie, comme l'Ingouchie et le Daguestan, sont en proie à une rébellion inspirée des mouvements islamistes et indépendantistes tchétchènes qui prend régulièrement pour cible les policiers et les militaires.