L'épouse de Silvio Berlusconi, excédée par des années de déboires matrimoniaux, va demander le divorce, ont annoncé dimanche les médias italiens, alors que le chef du gouvernement s'est réfugié dans un quasi-silence, évoquant «une affaire personnelle douloureuse».

«C'est une affaire personnelle douloureuse, qui rentre dans la sphère du privé et dont il me semble bon de ne pas parler», a fait savoir Silvio Berlusconi aux médias. «C'est une attitude d'ordre général et elle ne représente pas la réaction de Silvio Berlusconi à un événement concret, la demande de divorce par exemple», a précisé à l'AFP une source gouvernementale.

Deux quotidiens italiens ont affirmé dimanche que Veronica Lario, 52 ans, épouse de Silvio Berlusconi, 72 ans, a décidé de demander le divorce après environ 30 ans de mariage. L'information a été confirmée plus tard dans la journée par l'agence Ansa.

Il y a trois jours Veronica Lario avait durement attaqué Silvio Berlusconi pour son intention d'inclure des starlettes sur les listes électorales de son parti pour les européennes de juin, obligeant le chef du gouvernement à faire marche arrière.

Il semble cependant que ce soit la participation, il y a une semaine, de Silvio Berlusconi à la fête donnée pour le 18e anniversaire d'une belle jeune fille blonde à Naples qui ait fait déborder le vase. Selon Veronica Lario, il n'a jamais assisté aux fêtes d'anniversaire ses enfants.

Silvio Berlusconi et Veronica Lario se sont rencontrés en 1980 et se sont mariés civilement 10 ans plus tard, le chef du gouvernement étant divorcé.

Ils ont trois enfants: Barbara, 24 ans, Eleonora, 22 ans et Luigi 20 ans.

Veronica Lario, qui n'est quasiment jamais présente aux côtés de son mari, l'avait déjà attaqué il y a deux ans pour avoir présenté ses compliments en public à une jolie femme, en adressant une lettre ouverte à la presse.

L'annonce de la demande de divorce par Veronica Lario a immédiatement suscité de nombreuses réactions en Italie.

«Veronica se confirme comme le vrai chef d'opposition en Italie. Pour le chef d'un mouvement qui soutient la famille et les valeurs chrétiennes (Silvio Berlusconi, ndlr), l'échec de son propre mariage représente un échec politique», a commenté Vittorio Sgarbi, critique d'art et ancien député du parti de Silvio Berlusconi.

Le principal mouvement d'opposition, le Parti démocrate (PD) est divisé entre ceux qui, comme Luigi Zanda, vice-président des sénateurs du PD, estiment qu'il faut «dissocier les luttes politiques des affaires personnelles», et ceux qui pensent le contraire.

«Sortons de l'hypocrisie et disons-le clairement : le divorce de Berlusconi est une question politique et une occasion pour le PD. La personne qui le connaît le mieux (Veronica Lario, ndlr) dit +il ne se sent pas bien+ ou +il sort avec les mineurs+», a commenté Mario Adinolfi, membre de la direction du PD.

«Peut-on imaginer Obama résistant à un coup pareil porté par Michelle ou Sarkozy touché comme ça par Carla Bruni sans qu'il y ait un débat public et politique?», a poursuivi M. Adinolfi, dénonçant un Silvio Berlusconi «confus dans sa vie privée et confus dans la manière mégalomane de gérer, mal, un pays enfoncé dans une crise profonde».