Quelque 289 personnes ont été arrêtées dans les plus violents affrontements de ces dernières années qui ont émaillé les manifestations du 1er mai à Berlin, a annoncé la police samedi.

Le nombre des policiers blessés a plus que doublé par rapport à l'an dernier pour atteindre 273, a précisé le chef de la police, Dieter Glietsch, au cours d'une conférence de presse. «Nous avons essuyé un revers dans nos efforts pour maintenir un 1er mai pacifique», a reconnu le ministre de l'Intérieur de la Ville-État de Berlin, Ehrhart Körting, assurant que ces troubles étaient avant tout l'oeuvre de «casseurs» et non de militants aux motivations politiques.

«Un grande partie des auteurs de violences n'ont pas agi pour des mobiles politiques», a-t-il insisté. «Les casseurs étaient sans conteste au premier plan», selon lui.

Les violences ont atteint «une autre dimension» par rapport à ces dernières années, a poursuivi M. Körting.

Vendredi soir, des «autonomes» d'extrême gauche, certains vêtus de noirs et le visage masqué, ont lancé des panneaux de circulation, des bouteilles et des pierres sur les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une manifestation d'extrême gauche avait débuté vers 18H00 à Kreuzberg, un quartier populaire de Berlin où les rassemblements du 1er mai donnent régulièrement lieu à des violences depuis une première nuit d'émeutes, le 1er mai 1987.

Depuis six ans, les 1er mai berlinois étaient toutefois plus calmes, mais en cette année de crise mondiale et de contestation sociale aiguë, l'extrême gauche avait annoncé vouloir frapper fort.

À Hambourg, 23 personnes ont été arrêtées après des incidents avec les forces de l'ordre. Quatre policiers ont été légèrement blessés.

Des violences étaient aussi survenues vendredi à Dortmund (ouest), Ulm (sud-ouest) et Mayence (ouest) notamment, en marge de défilés organisés par des syndicats ou de manifestations antifascistes destinées à protester contre des rassemblements néo-nazis.

Près d'un demi-million de personnes s'étaient rassemblées en Allemagne pour les défilés du 1er mai, exprimant leur «ras-le-bol» dans un pays qui connaîtra cette année sa plus sévère récession depuis l'après-guerre.