La Russie a affirmé mardi avoir démasqué un espion géorgien tandis que deux observateurs de l'OSCE étaient brièvement interpellés dans la région séparatiste géorgienne d'Ossétie du Sud, dans un nouveau regain de tensions à l'approche d'exercices de l'Otan en Géorgie.

«Le FSB (ex-KGB) a démasqué et mis un terme aux activités d'un agent des services de renseignement géorgiens, Mamouka Maïssouradze, envoyé illégalement sur le territoire de Russie pour espionnage et autres activités subversives», a déclaré une source au FSB citée par l'agence Interfax.

Le suspect, détenteur d'un passeport ukrainien, était arrivé en septembre 2007 à Sotchi (sud), sur les bords de la mer Noire, où il a ouvert un café internet qui lui servait de couverture pour communiquer avec ses chefs, selon cette source.

Il avait pour mission de «créer un réseau d'agents dans la région de Krasnodar» où Sotchi est situé, selon une source au FSB, citée par l'agence Itar-Tass.

Le suspect devait «fournir des renseignements sur la situation sociale et politique dans cette région, ainsi que sur la préparation des Jeux Olympiques» d'hiver en 2014 à Sotchi, selon cette même source.

M. Maïssouradze a «confirmé tout cela» et «donné les noms» de ses complices, y compris de Russes qui étaient «en contact avec les services de renseignement géorgiens», poursuit le FSB.

Le secrétaire du Conseil national de sécurité géorgien, Eka Tkechelachvili, a déclaré pour sa part que cette personne n'était «pas membre des services de renseignement géorgiens».

«Je vois une lien évident entre cette arrestation et celle récente d'un activiste (du mouvement de jeunesse pro-Kremlin) des Nachi par les autorités géorgiennes», a-t-elle déclaré à l'AFP.

Au même moment, deux observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) étaient brièvement interpellés en Ossétie du Sud, république séparatiste pro-russe de Géorgie.

«Les observateurs de l'OSCE ont franchi illégalement la frontière avec l'Ossétie du Sud en voiture, dans le district de Tskhinvali (capitale de la région, ndlr), et ont été interpellés par les garde-frontières sud-ossètes», a dit le président de la région séparatiste, Edouard Kokoïty.

«La situation est réglée, ils retournent à leur base», a déclaré un peu plus tard à l'AFP la porte-parole de la mission de l'OSCE en Géorgie, Martha Freeman.

Deux observateurs de l'OSCE avaient déjà été brièvement interpellés en février dans la république séparatiste.

Une vingtaine d'observateurs de l'OSCE sont déployés en Géorgie, de même que 225 observateurs de l'UE (Union européenne), pour surveiller le respect du cessez-le-feu près de l'Ossétie du Sud après le conflit russo-géorgien d'août 2008.

L'annonce d'exercices de l'Otan en mai en Géorgie a fortement crispé la Russie qui voit de nouveau le spectre de l'Alliance pointer à ses portes et appelle à leur report.

Ces exercices controversés, auxquels vont participer 1.300 hommes, auront lieu du 6 mai au 1er juin, près de Tbilissi.

En signe de riposte, Moscou a déjà décidé de boycotter une réunion des chefs d'état-major de l'Otan et de la Russie le 7 mai et menacé de «prendre certaines mesures» si ses objections n'étaient pas prises en compte.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a toujours l'intention en revanche de se rendre à la session du Conseil Otan-Russie, a précisé mardi l'ambassadeur russe auprès de l'Otan, Dmitri Rogozine, sur la radio Echo de Moscou.

Cette réunion doit avoir lieu entre fin mai et début juin, mais aucune date n'a pour l'instant été fixée.