La Russie est inquiète après le lancement d'une fusée par la Corée du Nord, mais estime qu'il ne faut pas en tirer des «conclusions précipitées», a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov cité par les agences russes.

«Nous devons éviter des conclusions précipitées. (...) La situation nous inquiète. Nous voudrions y voir plus clair», a déclaré le chef de la diplomatie russe. Selon le ministre, la Russie, comme d'autres pays, continue d'étudier les caractéristiques techniques du lancement. «Ce travail se poursuit chez nous et dans d'autres pays», a-t-il dit.

«Nous voudrions utiliser les mécanismes existants, et surtout le Conseil de sécurité, pour envoyer un signal sur notre inquiétude et en même temps appeler toutes les parties à remplir les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-il ajouté.

Au Conseil de sécurité de l'ONU, qui s'est réuni dimanche, la Russie et la Chine se sont opposées aux Occidentaux qui ont préconisé une condamnation ferme du tir nord-coréen, au motif qu'il viole la résolution 1718 d'octobre 2006 interdisant au régime communiste de Pyongyang d'effectuer des essais nucléaires ou des tirs de missiles.

La Corée du Nord a décrit la fusée lancée dimanche - un missile Taepodong-2 à trois étages d'une portée estimée à 6.700 km - comme un simple lanceur de satellite.

M. Lavrov a également prôné la reprise des pourparlers à six avec Pyongyang, sur le nucléaire nord-coréen.

«L'absence de rencontres dans ce format ne contribue pas à renforcer la confiance et à discuter ouvertement de problèmes concernant le programme nucléaire» nord-coréen, a-t-il souligné.

Les négociations à six pays (deux Corées, Etats-Unis, Chine, Japon, Russie), actuellement enlisées, visent à faire renoncer le régime communiste à ses ambitions atomiques en échange d'une importante aide énergétique.

Ces pourparlers n'ont pas avancé depuis décembre, achoppant sur la vérification des engagements de la Corée du Nord à démanteler ses installations atomiques.