La terre a continué de trembler mardi dans le centre de l'Italie, où Silvio Berlusconi a promis l'installation de vingt camps de tentes d'ici la fin de la journée au lendemain du violent séisme qui a fait plus de 200 morts et des milliers de sans-abri.

Vêtu de noir et l'air fatigué, M. Berlusconi a précisé que 100 blessés, sur un total d'«un peu plus d'un millier», étaient dans un état grave et que 150 personnes avaient été retirées vivantes des décombres depuis lundi.

Quinze personnes sont également portées disparues à la suite du plus meurtrier tremblement de terre de ces 30 dernières années en Italie, a indiqué M. Berlusconi, au cours d'une conférence de presse à L'Aquila, au coeur de la zone sinistrée.

Le nombre des sans-abri a été revu à la baisse à 17 000.

Alors que les secouristes continuaient de sortir des cadavres des décombres, dont ceux de quatre étudiants, le Cavaliere a annoncé que 20 camps de tentes équipés de 16 cuisines de campagne allaient être installés d'ici mardi soir pour accueillir «14 500 personnes».

Les opérations de secours, auxquelles participent plus de 7000 pompiers, militaires et policiers, prendront fin dans «48 heures, quand nous aurons la certitude» qu'il n'y a plus personne sous les décombres, a-t-il annoncé.

Il a affirmé qu'il se rendrait quotidiennement à L'Aquila car c'était son «devoir» et a rejeté de nouveau les offres d'aide étrangère, car «nous sommes un peuple fier et qui a les moyens».

Il a toutefois fait une exception pour les États-Unis, affirmant qu'il accepterait volontiers l'aide de Washington pour la reconstruction du patrimoine culturel.

Petits miracles de ce drame, une jeune étudiante de 24 ans, Marta Valente, a été retrouvée en bonne santé dans la nuit de lundi à mardi après avoir passé 23 heures sous les décombres d'un édifice de quatre étages, de même qu'une femme de 98 ans, Maria D'Antuono, dégagée 30 heures après le séisme.

Beaucoup de quartiers de L'Aquila n'ont plus l'électricité ni l'eau, et les services de secours n'ont pas encore eu la possibilité d'installer partout des des WC chimiques.

Les fêtes de Pâques ont été annulées.

«On est un peu fatigués, mais encore très actifs. L'évènement est choquant, pesant, dramatique. La route est encore longue. On travaille avec l'adrénaline», confie Fabrizio Curcio, directeur à la Protection civile, l'organisme qui coordonne l'ensemble des secours.

Quelque 280 répliques ont eu lieu depuis le séisme qui s'est produit lundi à 9 h 30 HNE avec une magnitude de moment de 6,2.

La réplique la plus forte, d'une magnitude de 4,7 sur l'échelle de Richter, a touché cette cité médiévale du XIIIe siècle, bourgeoise et commerçante mardi en milieu de journée, suscitant à nouveau la peur.

La secousse de lundi a frappé L'Aquila (60 000 habitants), dans les montagnes des Abruzzes (à environ 100 km au nord-est de Rome), ainsi que plusieurs bourgs environnants, dont Onna, village martyr de 300 habitants où 40 morts sont à déplorer et où les recherches sont terminées.

«C'était notre maison, et aussi là où on travaillait. Voici les machines qui nous servaient à faire notre fromage: on a investi 150 000 euros et on espère qu'elles marchent encore. Le reste à l'intérieur, c'est simplement un cauchemar», a raconté une habitante, Sara, la trentaine.

Plus de 10 000 maisons et édifices ont été endommagés dans cette zone riche en monuments baroques, dont plusieurs églises et un château du XVe siècle.

Selon une première estimation gouvernementale, 1,3 milliard d'euros seront nécessaires pour la reconstruction des édifices et des maisons.

Avant celui de lundi, le séisme récent le plus meurtrier en Italie s'était produit le 23 novembre 1980 et avait fait 2916 morts et 20 000 blessés dans la région de Naples (sud).

Toutes les manifestations sportives de mercredi à dimanche débuteront avec une minute de silence en hommage aux victimes.