Le président slovaque Ivan Gasparovic, 68 ans, a été confortablement réélu dans la nuit de samedi à dimanche au second tour de l'élection présidentielle, face à son adversaire, la sociologue Iveta Radicova, selon les résultats définitifs publiés par l'Office des Statistiques à Bratislava.

M. Gasparovic a obtenu avec 55,55% des voix contre 44,47% à la candidate de l'opposition, 52 ans, la première femme à aller aussi loin dans une course présidentielle dans l'ancien pays communiste.

«Les citoyens slovaques me respectent et je ne les ai pas déçus - c'est ce qu'a décidé cette élection», a déclaré M. Gasparovic, à la publication des résultats.

Il célébrait sa victoire sur fond musical de musique folklorique quand le premier ministre socialiste Robert Fico est venu le féliciter.

«Presque un million de votes: je vois le soutien de tant de personnes comme un défi, une responsabilité, un nouveau début», a pour sa part déclaré Mme Radicova sous les longs applaudissements de ses troupes, avant de saluer la victoire du vainqueur.

La fonction présidentielle est surtout honorifique dans cette démocratie parlementaire née de la partition de la Tchécoslovaquie après la chute du communisme.

M. Gasparovic, un vieux routier de la scène politique locale, était déjà arrivé en tête au premier tour le 20 mars dernier, avec 46,7% des suffrages, contre 38% à Mme Radicova. La participation (44%) n'était pas suffisante pour permettre sa victoire définitive.

Au second tour, la participation a augmenté à 51%, grâce aux appels à la mobilisation lancés par les deux candidats.

Dans la cité de Lunik, à Kosice (est), considérée comme l'emblème des conditions de vie misérables de la communauté rom, les équipes des deux candidats ont distribué du pain, de la viande et des fruits près du bureau de vote, selon l'agence SITA. Et l'affluence des électeurs a été nettement plus importante qu'au premier tour, qui avait vu une participation plancher de 2%.

Pendant la campagne, le président sortant a surtout mis en avant son expérience politique, en se présentant comme un garant de la stabilité en période de crise globale.

L'économie slovaque, qui dépend largement des exportations de voitures et les produits électroniques, a connu un coup de frein brutal en début d'année, après des années de boom économique. L'an dernier, la croissance est restée parmi les plus dynamique d'Europe, avec 6,4% du PIB, après 10,4% en 2007.

M. Gasparovic, qui jouit depuis plusieurs années d'une excellente cote de popularité dans les sondages, a bénéficié du soutien affiché du très populaire Premier ministre socialiste Robert Fico et de son parti SMER, ainsi que du parti patriotique xénophobe SNS, également membre de la coalition gouvernementale.

Moins expérimentée, la candidate de l'opposition et députée démocrate chrétienne avait le soutien des milieux artistiques et sportifs, mais aussi des organisations féminines désireuses de «changer l'histoire en élisant pour la première fois une femme dans une position d'influence», dans ce pays très catholique.

Les derniers jours de campagne se sont focalisés sur des questions nationalistes, dans ce pays d'Europe de l'Est qui compte deux importantes minorités, les communautés roms et hongroises.