Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé jeudi l'activité croissante de l'OTAN en Arctique, estimant qu'elle portait atteinte à une coopération efficace entre les pays riverains.

«Nous sommes convaincus que l'activité de l'OTAN que nous observons en Arctique peut entraîner la destruction du modèle constructif de coopération entre les pays riverains», a estimé le porte-parole du ministère russe, Andreï Nesterenko, lors d'un point de presse.«Des défis communs se dressent devant les pays de la région: changement climatique, recul de la banquise et d'autres. Des organisations internationales tel que le Conseil arctique travaillent sur ces problèmes et ils doivent être réglés sans la participation des acteurs non régionaux», a souligné M. Nesterenko.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, avait déclaré fin janvier que l'Alliance atlantique devrait accroître son rôle dans l'Arctique et pourrait contribuer à la lutte contre les désastres écologiques et aux secours en mer.

Quatre des cinq nations riveraines (Etats-Unis, Canada, Danemark, Norvège) sont membres de l'OTAN. La Russie est la cinquième.

Après avoir déserté la région après la fin de la guerre froide, la Russie affiche depuis quelques années un intérêt croissant pour l'Arctique. Elle y multiplie les exercices militaires et revendique notamment une extension de son domaine maritime jusqu'au pôle Nord.

Plusieurs pays occidentaux revendiquent aussi une portion de l'Arctique, dont le Canada et le Danemark, et y renforcent leur présence militaire.