Josef Fritzl, 73 ans, qui a séquestré et violé sa propre fille pendant près d'un quart de siècle, a accepté sans broncher jeudi sa condamnation à la détention à vie, assortie d'un internement psychiatrique spécialisé.

Le condamné est resté assis sur son siège, calme et sans réaction, selon un journaliste de l'AFP autorisé, parmi 95 représentants des médias, à assister au procès devant la Cour d'assises de Sankt-Pölten, près de Vienne.

Revêtu du même costume gris que lundi au premier jour de son procès, Josef Fritzl, arborant toujours sa petite moustache drue poivre et sel et ses sourcils proéminents, avait décidé de se montrer à visage ouvert en ce jour de verdict. Les trois jours précédents il avait choisi de cacher son visage derrière un grand classeur.

Passant brièvement devant les cameramen et photographes à l'entrée de la salle à la reprise du procès jeudi, le retraité le plus tristement célèbre d'Autriche n'a pas montré le moindre signe d'émotion.

Il affichait d'ailleurs la même placidité lorsque la présidente Andrea Humer annonçait à l'issue des quatre jours d'audience qu'il avait été jugé «coupable» des six chefs d'accusation, dont le meurtre d'un bébé né de l'inceste, par les huit jurés à l'unanimité, et condamné à la prison à vie assortie d'un internement psychiatrique spécialisé.

A la présidente qui lui demandait s'il acceptait le verdict, Josef Fritzl n'a pas hésité à répondre d'une voix neutre: «Oui, j'accepte le verdict». Pour être certaine qu'il avait bien compris qu'il avait le droit de faire appel et disposait d'une période de trois jours ouvrables pour ce faire, la présidente lui a reposé la question en lui conseillant de consulter son avocat, Me Rudolf Mayer. Mais, l'accusé, après un bref regard jeté à son avocat, a réitéré sur le même ton dépourvu de toute émotion: «Oui, j'accepte le verdict».

Son avocat, interrogé à l'issue de l'audience, a indiqué que son client avait pris tout seul sa décision de renoncer à interjeter appel. «Mais je le lui aurais aussi conseillé», a-t-il ajouté.

Après la levée de l'audience, le condamné a quitté la salle à nouveau sans sourciller et sans le moindre commentaire, entouré par une dizaine de policiers en uniforme qui le ramenaient dans sa cellule.