L'Allemagne envisage d'émettre un mandat d'arrêt européen à l'encontre de l'évêque négationniste Richard Williamson, qui réside actuellement en Grande-Bretagne, a indiqué vendredi la ministre de la Justice Brigitte Zypries.

«L'Allemagne pourrait émettre un mandat d'arrêt européen», a déclaré Mme Zypries en marge d'une réunion des ministres de la Justice de l'Union européenne à Bruxelles.

Nier l'existence de l'Holocauste est un crime en Allemagne et dans plusieurs autres pays européens. Berlin pourrait s'appuyer sur les nouvelles dispositions européennes adoptées en 2007 et qui durcissent les sanctions contre les actes ou les déclarations racistes ou incitant à la haine. Les citoyens des 27 pays de l'Union européenne risquent ainsi des sanctions pénales en cas d'incitation publique à la violence ou la haine envers d'autres personnes sur la base de leur couleur, religion, ou origine ethnique.

Ces dispositions recommandent aux pays membres d'imposer des peines allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement pour les personnes reconnues coupables d'avoir nié des génocides tels que l'Holocauste, ou celui au Rwanda dans les années 1990. Tous les pays européens n'appliquent toutefois pas ces règles, ont indiqué vendredi des responsables de l'UE.

L'évêque britannique Richard Williamson fait partie des quatre prélats de la Fraternité ultraconservatrice Saint-Pie X dont le pape Benoît XVI a levé récemment l'excommunication. Il a déclenché un tollé international il y a quelque semaines pour avoir nié l'ampleur de l'Holocauste, lors d'un entretien à une chaîne de télévision suédoise.

Menacé d'expulsion par le gouvernement argentin en raison de ses propos, l'évêque Williamson avait quitté mardi l'Argentine pour Londres, où il a présenté jeudi ses excuses. «Devant Dieu, je présente mes excuses», a-t-il déclaré.

Le Vatican a exigé qu'il se rétracte «de façon absolue et sans équivoque» avant d'être de nouveau admis au sein de l'Eglise. Selon le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, les déclarations de Richard Williamson «ne semblent pas respecter les conditions» fixées par le Vatican.