Les regrets formulés jeudi par l'évêque intégriste Richard Williamson pour ses propos négationnistes ne correspondent pas à l'exigence qui lui a été faite de les retirer «sans équivoque et publiquement», a déclaré vendredi le porte-parole du Vatican.

Le porte-parole Federico Lombardi a souligné que la lettre de regrets de Richard Williamson «ne semble pas respecter les conditions» formulées le 4 février par le Vatican, selon lequel l'évêque «devra prendre de façon absolument sans équivoque et publique ses distances avec ses positions concernant la Shoah».

En outre cette lettre, diffusée jeudi par l'agence de presse catholique Zenit, «n'est pas adressée au Saint Père ni à la commission Ecclesia Dei», chargée par le Vatican de négocier avec les intégristes, a relevé le père Lombardi.

L'agence Zenit, proche du mouvement catholique ultra-conservateur des Légionnaires du Christ, avait affirmé jeudi avoir reçu cette lettre de la commission Ecclesia Dei.

L'évêque Williamson, arrivé mercredi à Londres en provenance d'Argentine où il a été déclaré persona non grata, y demande «pardon devant Dieu» à tous ceux qu'il a blessés pour ses déclarations mais n'y parle pas de la Shoah ni des juifs.

Il regrette «la douleur (causée) avant tout à l'Eglise, mais aussi aux survivants et aux parents des victimes qui ont subi des injustices sous le IIIe Reich» et ajoute qu'il a tenu des propos de «non historien».

Des dirigeants des communautés juives d'Allemagne et d'Italie ainsi que des représentants d'associations catholiques ont estimé vendredi que les «regrets» de l'évêque intégriste ne changeaient rien à ses idées.

Mgr Williamson, l'un des quatre évêques intégristes dont le pape Benoît XVI a levé l'excommunication le 24 janvier, avait fait scandale en niant à la télévision suédoise l'existence des chambres à gaz dans les camps nazis et en minimisant l'ampleur de la Shoah.

«Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration mais pas un seul dans les chambres à gaz», avait-il déclaré.

Le Vatican a assuré que le pape ignorait les positions de Richard Williamson lorsqu'il a pris sa décision.