L'évêque intégriste négationniste Richard Williamson a demandé «pardon devant Dieu» à tous ceux qu'il a blessés pour ses déclarations négationnistes, dans une lettre au Vatican publiée jeudi à Rome par l'agence catholique Zenit.

Mgr Williamson, arrivé mercredi en Grande-Bretagne après avoir été déclaré persona non grata en Argentine, regrette dans cette lettre «la douleur» qu'il a causée «avant tout à l'Eglise, mais aussi aux survivants et aux parents des victimes qui ont subi des injustices sous le IIIe Reich».

Mgr Williamson, l'un des quatre évêques intégristes dont le pape a levé l'excommunication le 24 janvier, a fait scandale en niant à la télévision suédoise l'existence des chambres à gaz et en minimisant l'ampleur de la Shoah.

«Je demande pardon devant Dieu à toutes les âmes qui se sont honnêtement scandalisées par ce que j'ai dit», écrit-il, ajoutant avoir «seulement exprimé l'opinion d'un non-historien».

L'agence Zenit précise que cette lettre datée de Londres lui a été transmise par la commission Ecclesia Dei présidée par le cardinal Dario Castrillon Hoyos, chargée par le Vatican des négociations avec les intégristes.

Le porte-parole du Vatican Federico Lombardi a indiqué à l'AFP ne pas avoir été informé de cette lettre «qui semble un courrier privé».

L'évêque intégriste indique dans sa lettre qu'il répond à une demande du pape Benoît XVI et de son supérieur, l'évêque Bernard Fellay de «reconsidérer» ses déclarations «en raison des graves conséquences qu'elles ont eues».

«Compte tenu de ces conséquences, je peux affirmer en toute sincérité que je regrette de les avoir exprimées, et si j'avais su à l'avance le mal et la douleur qu'elles ont causés, avant tout à l'Eglise, mais aussi aux survivants et aux parents des victimes qui ont subi des injustices sous le IIIe Reich, je ne les aurais pas faites», écrit-il.

L'évêque avait déclaré: «Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration mais pas un seul dans les chambres à gaz».

Ces déclarations recueillies en novembre 2008 en Allemagne par une télévision suédoise avaient été diffusées quelques jours avant la levée de l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) par Benoît XVI.

Face à l'indignation suscitée, le supérieur de la FSSXP Mgr Bernard Fellay avait demandé «pardon» au pape pour les propos de Mgr Williamson et avait «interdit» à celui-ci «toute prise de position publique sur des questions politiques ou historiques».

Le Vatican avait de son côté précisé que Mgr Williamson devait retirer ses déclarations «sans équivoque et publiquement» avant d'être admis aux fonctions épiscopales dans l'Eglise catholique.

Le Vatican avait aussi assuré que ces déclarations n'étaient «pas connues» du pape «au moment de la levée de l'excommunication».

Richard Williamson, qui dirigeait un séminaire de la FSSXP en Argentine, a été mis en demeure de quitter ce pays en raison de ses thèses négationnistes.