Une quarantaine d'experts, sur le terrain, enquêtaient jeudi sur l'accident de l'avion de ligne turc qui s'est écrasé mercredi en atterrissant à Amsterdam, faisant 9 morts et 86 blessés, un bilan qui aurait pu être beaucoup plus lourd.

Soixante-trois personnes, parmi les 127 passagers et sept membres d'équipage, étaient encore hospitalisées jeudi, dont six dans un état critique, a déclaré Theo Weterings, maire de la commune où est situé l'aéroport de Schiphol-Amsterdam, lors d'une conférence de presse.

Le Boeing 737-800 de la Turkish Airlines, qui avait décollé mercredi matin d'Istanbul avec 134 personnes à bord, s'est écrasé à 10H31 locales (4 h 31 HNE), dans un champ labouré, à trois kilomètres de l'aéroport de Schiphol-Amsterdam.

«L'avion a été fortement endommagé, c'est une véritable épave : que tant de gens aient réussi à en sortir seuls, ça surprend beaucoup, certains ont parlé de miracle», a déclaré à l'AFP Fred Sanders, un porte-parole du Bureau d'enquête pour la sécurité, chargé d'enquêter sur les lieux de catastrophe aux Pays-Bas.

Aucune hypothèse sur les causes de l'accident n'était privilégiée ni même avancée par les enquêteurs jeudi. L'avion s'est cassé en trois morceaux, ses réacteurs se sont détachés de la carlingue mais il n'y a eu ni explosion ni incendie.

«Le fait qu'il n'ait pas pris feu a beaucoup aidé, c'est peut-être dû au fait qu'il a atterri dans un champ boueux plutôt que sur une route ou une piste d'atterrissage où des étincelles auraient augmenté le risque d'incendie», a expliqué le porte-parole.

Six personnes décédées et quatre des blessés les plus graves n'avaient pas encore été identifiés jeudi midi, a souligné M. Weterings. Trois Turcs, membres de l'équipage, sont morts et ont été identifiés.

A bord du Boeing 737-800 de l'appareil de la Turkish Airlines se trouvaient 53 Néerlandais, 51 Turcs, sept Américains, trois Britanniques, un Allemand, un Bulgare, un Finnois, un Italien et un Taïwanais, selon M. Weterings. Les nationalités de quinze personnes restent à établir formellement.

Soixante-sept membres des familles des victimes sont arrivés mercredi soir sur un vol spécial en provenance de Turquie. Ils sont «impliqués autant que possible» pour identifier les victimes, aucune communication n'ayant encore été établie avec certains blessés graves, selon M. Weterings.

Les boîtes noires de l'appareil étaient analysées jeudi par le Bureau d'enquêtes et analyses (BEA) à Paris, rattaché au secrétariat d'État français aux Transports.

Leur exploitation devrait «permettre de reconstituer ce qui s'est passé, notamment et les derniers moment du vol», a indiqué à l'AFP Sandra Groenendal, une autre porte-parole du Bureau d'enquête pour la sécurité.

L'enquête sur place, qui a démarré dès mercredi soir, «devra établir s'il y a eu des erreurs qui auraient pu être évitées, si quelqu'un est responsable», a déclaré à l'AFP une porte-parole du parquet, Annemiek van Eck.

«Les premiers résultats de l'enquête pourraient être connus d'ici quelques semaines», selon le porte-parole du Bureau d'enquêtes pour la sécurité, qui a estimé que les résultats officiels ne seront «probalement publiés que dans un an».

En Turquie, la compagnie aérienne Turkish Airlines (THY) et le gouvernement ont été sévèrement critiqués pour leur gestion de l'accident, principalement pour avoir annoncé hâtivement qu'il n'y avait aucun mort alors que les secouristes néerlandais étaient encore en train d'examiner l'intérieur de l'appareil.