Un groupe néo-nazi russe a établi et envoyé une liste de défenseurs des droits de l'Homme et de journalistes qu'il a l'intention d'assassiner cette année, a indiqué jeudi à l'AFP la représentante d'une ONG de lutte contre le racisme

Galina Kojevnikova, directrice du Centre moscovite de défense des droits de l'Homme Sova a indiqué avoir reçu dimanche un émail contenant une longue liste d'universitaires, de journalistes et de militants visés par ce groupe.

«Ils ont dit qu'ils allaient me tuer, moi et mes collègues, à cause du travail que nous effectuons», a-t-elle dit, précisant que le message était signé d'un groupe de la mouvance néo-nazie se présentant sous le nom de BTO.

Les militants qui prennent la défense des minorités ethniques vivant en Russie font régulièrement l'objet de menaces des ultra-nationalistes russes sur leurs sites internet.

«Mon nom a déjà figuré sur ce genre de liste sur internet. L'an dernier, ils ont même publié mon adresse», a indiqué Mme Kojevnikova. «Mais je n'avais jamais reçu une lettre comme celle-ci avant», a-t-elle ajouté.

Le Comité de protection des journalistes, une organisation basée à New York, a appelé les autorités russes à réagir, dans un communiqué.

«Nous sommes très inquiets de cette menace à l'encontre de ceux qui s'intéressent à la vague de crimes néo-fascistes qui frappe actuellement la Russie», a déclaré la coordinatrice de l'organisation en charge de l'Europe et de l'Asie centrale, Nina Ognianova.

Ces menaces interviennent alors que se multiplient assassinats et agressions de journalistes et de militants des droits de l'Homme en Russie.

La journaliste Anastassia Babourova et l'avocat spécialiste des droits de l'Homme Stanislav Markelov ont été abattus par balles le 19 janvier en plein centre de Moscou.