La police espagnole juge que l'organisation basque armée ETA, tenue pour responsable d'un attentat à la fourgonnette piégée lundi à Madrid, possède une infrastructure dans la capitale espagnole, affirment mardi plusieurs journaux espagnols.

«Tous les éléments (de l'attentat de lundi, ndlr) indiquent que l'ETA dispose au minimum d'un structure stable à Madrid et font même craindre l'existence d'un commando dans la capitale», écrit El Mundo citant des «sources antiterroristes».

La police espagnole «suspecte l'ETA d'avoir à Madrid une infrastructure mise sur pied ces derniers mois», indique également le journal ABC.

Ces affirmations vont à l'encontre des déclarations du ministre de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba qui avait estimé lundi que le groupe armé ne possédait a priori pas d'infrastructure stable dans la capitale.

Le véhicule utilisé pour cet attentat, qui a fait d'importants dégâts matériels mais aucun blessé lundi dans un quartier d'affaires de l'est de la capitale, avait été volé dans la nuit dans la région, ce qui signifie que la bombe a été chargée à Madrid, explique El Mundo.

Dans un passé récent, les experts policiers estimaient que les voitures piégées de l'ETA étaient préparées en France ou au Pays Basque espagnol (nord), rappelle El Mundo.

Lors du précédent attentat à Madrid, en décembre 2006 à l'aéroport (deux morts), la fourgonnette utilisée avait été dérobée et chargée d'explosifs en France, souligne le quotidien.

L'attentat de lundi a été commis trois semaines avant des élections régionales au Pays Basque et quelques heures après l'interdiction de figurer sur les listes électorales faite par la justice à de deux partis indépendantistes radicaux, D3M et Askatasuna, en raison de leurs liens avec le bras politique interdit de l'ETA, Batasuna.

Il s'est produit devant les locaux d'un groupe de construction espagnol, Ferrovial, qui participe aux travaux de la ligne ferroviaire à grande vitesse basque, projet qui est devenu ces derniers mois un objectif déclaré de l'ETA.