Les problèmes d'insertion ne sont pas étrangers aux violentes manifestations qui ont secoué la capitale grecque en décembre.

La sociologue française Cécile Van de Velde relève que plusieurs des manifestants étaient de jeunes diplômés qui se trouvent en situation de précarité. On les désigne là-bas comme les membres de la «génération 600 euros», en référence au salaire minimum mensuel.

 

Le même phénomène est visible en Italie, où l'on parle plutôt de la generazione mille euro pour désigner les jeunes qui gagnent moins de 1000 euros par mois. Ce qui reflète la situation de près de 90% des jeunes de 17 à 24 ans.

Leur sort a été popularisé par un ouvrage de fiction culte qui met en scène un diplômé universitaire embauché pour un projet précis par une firme multinationale en échange d'un salaire dérisoire. Fini le projet, fini le travail.

Les auteurs, de jeunes journalistes en situation précaire, ont expliqué qu'ils souhaitaient, par leur ouvrage sarcastique, mettre en lumière la vie de millions de jeunes, en Italie et ailleurs, qui se sentent «invisibles et sous-évalués».

La problématique touche aussi l'Espagne, où bien des jeunes, coincés par la crise, doivent retarder leur départ du foyer familial faute d'obtenir un travail stable et les ressources requises pour procéder à l'achat d'un logement.

«Mon fils de 27 ans est fiancé. Il voudrait bien se marier et vivre avec sa copine, mais il n'en a tout simplement pas les moyens. Donc, il reste avec nous», soupirait il y a quelques semaines un résidant de Madrid rencontré par La Presse.

Les Espagnols les désignent comme les «milleuristas», expression mise de l'avant par une diplômée universitaire de 27 ans vivant à Barcelone.

Elle avait écrit au quotidien El País en 2005 pour exprimer son ras-le-bol face à sa situation et celle de ses amies, contraintes de vivre «au jour le jour», en colocation, sans titre de propriété, sans voiture, sans enfants.