Toujours chanteuse, désormais active dans l'humanitaire, Carla Bruni-Sarkozy a voulu, en une année de mariage avec le président français, incarner une première dame moderne, discrète, dont le rôle et l'influence se dessinent par petites touches.

Nicolas Sarkozy et Carla Bruni fêteront lundi le premier anniversaire de leur mariage. Le 2 février 2008, ils avaient convolé dans la plus stricte intimité, dans les appartements du Palais de l'Elysée pour ce qui fut le premier acte du recentrage de l'image du couple présidentiel, après les excès «people» des premiers moments de leur idylle.

«On a une vie tranquille, on a trouvé le bon rythme», confiait à la mi-janvier Nicolas Sarkozy à l'hebdomadaire Le Point. «Elle a accordé des dizaines d'interviews et elle n'a jamais fait une seule erreur», se félicitait-il.

Après des sorties médiatisées à Eurodisney, près de Paris, puis des vacances amoureuses au milieu des caméras, fin 2007 en Égypte, le couple a changé de stratégie. Ses sorties sont désormais beaucoup plus discrètes, et l'image de l'ex-top model, qui avait avoué un jour s'ennuyer «follement dans la monogamie», a été considérablement lissée.

Depuis son mariage, la jeune femme de 41 ans, a enregistré un disque, «Comme si de rien n'était», dont elle verse les droits d'auteur à des oeuvres caritatives. Elle est devenue «ambassadrice mondiale pour la protection des mères et des enfants contre le sida», auprès du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

L'influence de celle qui dit avoir «des réflexes épidermiques de gauche» est perceptible, 15 mois après sa première rencontre avec Nicolas Sarkozy lors d'un dîner chez Jacques Séguéla, le publicitaire le plus célèbre de France.

«Sa place est immense et j'attache grand prix à ce qu'elle me dit. Ses réflexions élargissent mon angle, ma pensée», a dit au Point le président français. Mais au niveau politique, sa présence est bien moindre que celle de l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy, Cécilia, qui était aussi devenue sa conseillère et proche collaboratrice.

Première dame modèle lors d'une visite d'État auprès de la reine d'Angleterre en mars, Carla Bruni-Sarkozy n'est sortie qu'à quelques reprises de sa réserve.

À la demande de son mari, elle est allée à la rencontre du dalaï lama, en août dans le sud de la France, lorsque le président français préférait éviter le chef tibétain, afin de ne pas heurter la Chine pendant les Jeux olympiques de Pékin.

Mais le rôle de la première dame s'est surtout ressenti dans la gestion par Nicolas Sarkozy du dossier Marina Petrella, cette ancienne membre des Brigades rouges italiennes, réfugiée en France mais condamnée à la perpétuité en Italie pour complicité de meurtre.

Après une intervention de Carla et de sa soeur, la cinéaste et comédienne Valeria Bruni-Tedeschi, le président français a décidé de ne pas l'extrader. Cette décision a même été annoncée personnellement par les deux soeurs, d'origine italienne, à l'ex-brigadiste. Valeria a avoué être intervenue auprès de sa soeur et de son mari président.

Les Italiens n'ont guère apprécié. Tout comme le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a peu goûté la sortie de Carla Bruni-Sarkozy, après qu'il eut ironisé sur Barack Obama, «jeune, beau et même bronzé». «Je suis très heureuse d'être devenue française !», s'était-elle exclamée.