L'ex-activiste italien d'extrême gauche Cesare Battisti a affirmé au magazine brésilien Istoe que des membres des services secrets français l'ont aidé en 2004 à fuir la France pour se réfugier au Brésil.

Il assure également que l'épouse du président français, Carla Bruni Sarkozy, n'est pas intervenue pour que le Brésil lui octroie en janvier le statut de réfugié politique.

«Je pense que c'est un mensonge. Carla Bruni n'avait aucune raison d'intervenir en ma faveur», a-t-il déclaré dans cet entretien réalisé depuis sa prison de Brasilia et publié jeudi par Istoe sur son site internet.

Cesare Battisti, ancien responsable du mouvement des «Prolétaires armés pour le communisme» (PAC), avait trouvé refuge en France de 1990 à 2004, bénéficiant de la protection de l'ancien président socialiste François Mitterrand qui avait promis de n'extrader aucun Italien recherché pour terrorisme s'il renonçait à la lutte armée.

Mais le gouvernement français a décidé en 2004 de mettre fin à la «jurisprudence Mitterrand» et d'extrader Battisti vers l'Italie.

«Il y avait un grand mouvement populaire, intellectuel en ma faveur. Il y avait aussi des fonctionnaires, dont je ne peux citer les noms, qui se sont impliqués envers nous, les réfugiés italiens. Ils avaient du mal à accepter que la France revienne sur la parole donnée», se rappelle Battisti.

L'ex-militant affirme que, parmi eux, «il y avait des membres des services secrets (...) C'est un membre des services secrets français qui a émis l'idée de ma fuite au Brésil».

Selon lui, dans le bureau de ses avocats, l'un d'eux «m'a parlé du Brésil, rappelant qu'il y avait de nombreux réfugiés italiens au Brésil».

«Une semaine plus tard, il a envoyé une autre personne m'apporter un passeport avec ma photo et mes données personnelles», ajoute Battisti.