Crise d'adolescence ou schizophrénie nécessitant un internement ? Les psychiatres ayant examiné ces dernières années le jeune homme accusé de la tuerie dans une crèche en Belgique vendredi dernier s'étaient opposés sur le diagnostic, rapporte mercredi la presse belge.

Aujourd'hui âgé de 20 ans, Kim De Gelder, inculpé pour l'assassinat de deux bébés et d'une puéricultrice à Termonde (nord-ouest), souffrait depuis ses 15 ou 16 ans d'une grave dépression et, à l'époque, «entendait des voix», avait révélé mardi son avocat.

A l'adolescence, son état mental «divisait sa famille», expliquent mercredi le quotidien flamand Het Laatste Nieuws et les journaux du groupe francophone Sud Presse.

Un premier psychiatre avait à l'époque conclu à une schizophrénie, ouvrant la voie à un internement souhaité par les parents. Mais une partie de la famille avait exigé un deuxième avis et le second psychiatre avait conclu à une «simple crise d'adolescence», selon les journaux.

Deux autres psychiatres ont ensuite rendu des avis divergents: l'un prônant l'internement et l'autre ne l'estimant pas nécessaire. Finalement, c'est le médecin de famille qui avait tranché, en estimant que Kim De Gelder ne représentait pas un danger pour lui-même ou pour autrui.

Trois psychiatres désignés par le juge d'instruction devront définir si Kim De Gelder, qui est également soupçonné d'avoir tué une femme de 73 ans le 16 janvier, devra comparaître devant une cour d'assises ou être placé dans une institution psychiatrique.

Le débat sur l'internement s'est déjà posé en Belgique en décembre, lors du procès d'une mère de famille ayant égorgé ses cinq enfants. Il était en effet apparu à l'audience que cette femme dépressive avait averti son psychiatre, la veille des faits, qu'elle comptait se suicider et tuer ses enfants. Le médecin n'avait pas jugé nécessaire de l'interner, une mesure qui aurait pu éviter le drame.

Elle a finalement été jugée responsable de ses actes et condamnée à la prison à vie.