Hilde De Bondt était de garde à la crèche au moment du drame vendredi. Elle s'en est tirée avec des coupures profondes à la tête et au genou. Toutefois, les séquelles psychologiques inquiétaient son mari, Frank De Wolf, rencontré par La Presse hier.

L'homme de 46 ans pouvait reproduire mot à mot son témoignage. «Elle répète constamment ce qui s'est passé. C'est bon signe, selon les psychologues», dit M. De Wolf.

 

Hilde De Bondt était seule avec huit enfants dans une salle de jeu. Vers 10h, elle a entendu des cris. Une collègue est entrée dans la pièce, couverte de sang, suivie du suspect. «Il avait les cheveux rouges, c'est tout ce dont elle se souvient de lui», dit lentement l'homme aux yeux bleu clair.

Sa femme a attaqué le forcené avec un balai. Il a réussi à l'atteindre avec son couteau de boucher, et elle s'est écroulée. Elle l'a vu se diriger vers les petits, âgés de 6 mois à 2 ans, qui étaient sur le tapis de jeu. Il a tenté d'égorger cinq d'entre eux.

«Il visait seulement la gorge des enfants. Tout ce temps, il était calme, il gardait son sang-froid. Il savait exactement ce qu'il faisait», dit M. De Wolf.

Korneel Vermeir, 6 mois, est mort sur le coup. Léon Mannaert, 9 mois, est mort à l'hôpital.

«Tout s'est passé en quelques minutes seulement, à la vitesse de l'éclair.» Pendant que M. de Wolfe discutait avec La Presse à la brasserie Den Ommegank, près de la mairie, sa femme se rétablissait à la maison.

«Elle est toujours en état de choc. Je crois qu'elle ne pourra plus jamais remettre les pieds dans la crèche.»