Un forcené a fait irruption vendredi dans une crèche de Termonde dans le nord de la Belgique où à coups de couteau il a tué deux bébés et une employée, et fait une douzaine de blessés, un drame qui a provoqué la consternation dans le pays.

L'agresseur, un homme d'une trentaine d'années, grand et maigre, le visage peint en blanc avec les yeux cernés de noir, selon les témoignages, a été interpellé peu après par la police, alors qu'il s'échappait à vélo. Ses mobiles étaient encore inconnus.

Selon des médias belges, il serait venu d'un centre psychiatrique voisin, une information que les autorités n'avaient cependant pas confirmé en fin d'après-midi.

L'agression s'est produite dans la matinée à Termonde, -ville flamande de quelque 40.000 habitants à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Bruxelles-, dans une crèche publique baptisée «Le pays des fables» où se trouvaient 18 enfants âgés au plus de trois ans et six femmes, toutes membres du personnel.

«Il y a eu trois morts suite à ces événements, deux enfants et un adulte», a indiqué le procureur de la ville Christian Du Four, corrigeant un précédent bilan de deux morts, après le décès à l'hôpital d'un des enfants.

Les dix autres enfants et les deux adultes hospitalisés ont été opérés et sont tous hors de danger, a annoncé dans l'après-midi un médecin.

«Les deux enfants les plus gravement atteints ne risquent plus rien», a renchéri le maire de Termonde, Piet De Buyse.

L'émotion n'en est pas moins considérable dans un pays encore sous le coup du procès en décembre d'une mère de famille qui avait égorgé en février 2007 ses cinq enfants et toujours commotionné par la pénible affaire Dutroux, dans les années 1990.

Dans un message de condoléances aux familles des victimes, le premier ministre Herman Van Rompuy s'est fait l'interprète de ce malaise.

«Une fois encore, le pays est sous le choc et endeuillé par cet épouvantable acte de violence perpétré dans une société qui aspire à vivre en harmonie et en paix avec chacun», a-t-il écrit.

Le ministre de la Justice Stefaan De Clerck a annoncé en fin de journée que l'agresseur avait été identifié, mais il s'est refusé à toute précision et a renvoyé à une communication du parquet prévue dans la soirée.

«Nous sommes horrifiés par ces événements», a pour sa part déclaré le ministre de l'Intérieur Guido De Padt, soulignant que beaucoup de parents étaient «dans un état de choc».

«Il y avait du sang partout, c'était incroyable. Vraiment, c'était un carnage», a raconté à l'AFP l'adjoint au maire de Termonde chargé des Affaires sociales, Theo Janssens, qui était arrivé à la crèche en même temps que les forces de l'ordre.

Lorsque le forcené est arrivé vers 10H00 à la crèche publique, il a dit qu'il voulait demander un renseignement à quelqu'un.

Ensuite, a expliqué M. Janssens, tout s'est passé «en quelques secondes». «Il est allé tout de suite vers les bébés et les a frappés».

«Les plus jeunes étaient dans leur petit lit, ils dormaient sans doute», a-t-il ajouté, les larmes aux yeux.

Les six employées ont essayé de s'interposer, mais l'homme qui «s'est comporté comme un fou», a frappé à mort l'une d'entre elles.

L'homme a ensuite quitté la crèche sans difficulté, et selon un témoin, en montrant le plus grand calme.

Le prince Philippe, héritier du trône, et son épouse la princesse Mathilde, étaient attendus à Saint-Gilles-lez-Termonde vers 18H00, où ils devaient rencontrer les proches des victimes.