Péricles Panagopoulos, l'armateur âgé de 74 ans enlevé le 12 janvier par des inconnus, a été libéré dans la nuit de lundi à mardi près d'Athènes par ses ravisseurs après le versement par sa famille de la plus forte rançon jamais payée en Grèce, selon la police et les médias.

L'armateur a été découvert par une patrouille de police, assis sur un banc sur un parking proche de la zone industrielle d'Aspropyrgos, à l'ouest de la capitale, où ses ravisseurs avaient prévenu la famille qu'ils l'avaient laissé, selon la police.

Selon les médias grecs, il a été libéré après le versement par sa famille d'une rançon d'environ 30 millions d'euros, la plus forte jamais payée en Grèce.

Dès qu'il a été retrouvé, l'armateur, l'une des grosses fortunes de Grèce, a réclamé un téléphone mobile pour appeler sa famille, a précisé la police.

«Merci beaucoup, vous pouvez partir grand-père», ont dit les ravisseurs à M. Panagopoulos selon la télévision publique NET.

«Je suis très heureux, bien sûr, vous pouvez le comprendre, d'être de nouveau chez moi», a déclaré mardi après-midi l'armateur aux journalistes rassemblés devant son domicile.

«Je souhaite remercier tous ceux qui ont contribué à rendre mon aventure plus facile à supporter», a-t-il dit avant d'indiquer que les ravisseurs s'étaient comportés d'«une manière juste et polie».

Net a ajouté que l'armateur a dit à la police qu'il était détenu dans une pièce sans meubles, surveillé par quatre hommes qui portaient toujours des cagoules.

L'armateur ne semble pas avoir été maltraité par ses ravisseurs pendant sa semaine de captivité et, bien qu'il souffre d'une maladie assez grave rendant nécessaire des soins quotidiens, il a pu regagner son domicile où il dispose d'un équipement médical adapté et où son médecin l'attendait.

Tout au long de l'affaire, la police a gardé le silence, mais selon les médias, la famille de l'armateur a déposé dimanche la rançon demandée dans un endroit désert de Béotie, une région agricole à une centaine de km au nord d'Athènes.

L'épouse de l'armateur, Katérina Panagopoulos, avait lancé samedi un appel sur les télévisions grecques pour «supplier et appeler» les ravisseurs à libérer son mari, qui doit tous les jours prendre de l'insuline.

Les médias grecs affirmaient que les discussions, menées par le fils et l'épouse de l'armateur, se concentraient sur le mode de remise de la rançon demandée par les ravisseurs, qui auraient exigé des coupures de 20 et 50 euros usagées.

De leur côté, les enquêteurs de la Sûreté d'Athènes avaient contrôlé toutes les pharmacies de l'Attique, au sud de l'agglomération d'Athènes, où les policiers, par ailleurs très avares en informations, pensaient que les malfaiteurs avaient trouvé refuge et auraient pu chercher à se procurer des médicaments pour leur prisonnier.

M. Panagopoulos a été un acteur majeur de l'armement maritime grec dans le secteur des croisières puis des ferries. Il a débuté sa carrière maritime en fondant en 1971 la compagnie Royal Cruise Line qui dominait le secteur des croisières.

Dans les années 90, il se lance dans la gestion de ferries notamment sur la ligne Grèce-Italie. Il a fondé le groupe Attica, numéro un du secteur en Grèce. Il revendra pour 280 millions d'euros la majorité des parts d'Attica en octobre 2007 au groupe d'investissement gréco-émirati MIG.

L'armateur avait été enlevé le 12 janvier au matin alors qu'il venait de quitter son domicile.

Trois inconnus armés de kalachnikov avaient bloqué avec une camionnette la voiture dans laquelle il venait de sortir, accompagné de son chauffeur, de sa maison de Kavouri, une banlieue résidentielle de la capitale grecque.

Les malfaiteurs avaient ensuite emmené les deux hommes dans une autre voiture et relâché le chauffeur après quelques kilomètres. Avant de s'enfuir, ils avaient incendié les deux véhicules utilisés pour l'enlèvement, volés peu de temps auparavant à Athènes.