Le gaz russe transitant par l'Ukraine alimentait à nouveau mardi la Slovaquie et la Hongrie, et, si plusieurs autres pays devaient encore patienter plusieurs dizaines d'heures, la plus longue crise gazière ayant touché l'Europe semblait bien terminée.

Au lendemain de la signature de l'accord entre Moscou et Kiev sur le prix du gaz naturel et des coûts de son acheminement en Europe, la société russe Gazprom a rouvert ses robinets fermés depuis deux semaines.

Selon les termes de l'accord, la Russie vendra du gaz à l'Ukraine sur un prix fondé sur la «formule européenne» mais avec une ristourne de 20%. Le prix que Kiev réclame à Gazprom pour le transit vers l'Europe restera le même qu'en 2008, à 1,7 dollar pour 1000 m3 pour chaque 100 km.

Premier pays européen alimenté par le gaz transitant via l'Ukraine, la Slovaquie, en «état d'urgence énergétique» depuis le 7 janvier, a annoncé en milieu de journée mardi la reprise des livraisons.

«Je viens juste de recevoir l'information que le gaz a recommencé à arriver en Slovaquie, ce qui est la meilleure nouvelle du jour», a déclaré le président du principal opérateur de gaz slovaque, le groupe SPP, Bernd Wagner devant la presse.

Le gaz russe a recommencé à affluer au compresseur de Velke Kapusany, le premier point d'entrée européen situé à la frontière slovaco-ukrainienne.

En attendant la reprise des livraisons russes, les Slovaques avaient négocié avec leurs voisins tchèques un ravitaillement via le gazoduc Yamal-Europa qui contourne l'Ukraine, grâce auquel les entreprises slovaques avaient pu relancer leur production dès lundi.

Il appartient maintenant à l'opérateur tchèque RWE Transgas d'inverser le flux pour pouvoir à nouveau recevoir du gaz depuis la Slovaquie, ce qui «peut se faire en une heure ou deux», selon son porte-parole Martin Chalupsky.

La pénurie de gaz a représenté un manque à gagner de 100 millions d'euros par jour pour l'économie slovaque, un millier d'entreprises ayant dû arrêter leur production.

Peu après la Slovaquie, la Hongrie annonçait de son côté l'arrivée du gaz russe via l'Ukraine à sa frontière.

«Nous annonçons officiellement que les livraisons de gaz ont commencé depuis l'Ukraine à 13h20 (12h20 GMT)», a indiqué la société FGSz, une filiale du géant énergétique hongrois MOL.

Interrogé sur l'arrivée effective du gaz en Hongrie, un porte-parole du groupe E.ON Natural Gas Trade qui gère les stocks de gaz en Hongrie, a déclaré à l'AFP : «oui je peux le confirmer».

La Hongrie a été coupée du réseau d'approvisionnement en gaz russe le 6 janvier et devait depuis puiser quotidiennement près de 60 millions de m3 de gaz dans ses réserves pour ses entreprises et consommateurs.

En revanche l'Autriche n'avait toujours pas annoncé, mardi en fin d'après-midi, la reprise de l'acheminement de gaz russe dans son centre de Baumgarten, une plateforme de distribution dans l'est du pays qui dessert également l'Allemagne, l'Italie, la France, la Slovénie, la Croatie et la Hongrie.

Dans un communiqué mardi matin, OMV parlait d'une arrivée «prochaine» des livraisons, le temps de procéder aux réglages techniques pour la reprise de l'acheminement.

Plus à l'est, la compagnie roumaine Transgaz a reçu la confirmation par téléphone de Gazprom que les livraisons de gaz avaient repris et que la Roumanie devrait être approvisionnée dans la nuit de mardi à mercredi.

Quant à la Pologne, elle aussi attendait mardi le retour du gaz russe. «Au jour d'aujourd'hui, nous ne recevons pas de gaz du côté ukrainien par le terminal de Drozdowicze. On ne dispose d'aucune information du côté ukrainien sur une date de livraison. Nous attendons», a déclaré à l'AFP Malgorzata Polkowska, porte-parole de l'opérateur Gaz-system.

Quant à la Serbie, elle attendait la reprise des livraisons de gaz russe mardi soir.