Le géant russe Gazprom a reçu l'ordre de reprendre les livraisons de gaz à l'Europe via l'Ukraine, a déclaré lundi le premier ministre russe, Vladimir Poutine, à l'issue d'une rencontre à Moscou avec son homologue ukrainienne, Ioulia Timochenko.

«Gazprom a reçu l'ordre de commencer les livraisons de gaz dans toutes les directions. (...) Gazprom est prêt à répondre à la demande quotidienne des consommateurs européens», a dit M. Poutine, au cours de la cérémonie de signature de contrats entre les compagnies d'Etat russe et ukrainienne Gazprom et Naftogaz.

Il a dit espérer que le transit de gaz russe vers l'Europe reprendrait «prochainement».

«Nous redémarrerons le transit dès que le gaz arrivera dans le système de gazoducs ukrainien», a assuré de son côté Mme Timochenko. «Il n'y aura pas de retards dus à l'Ukraine», a-t-elle insisté.

Peu auparavant, Gazprom et Naftogaz avaient signé des contrats sur les livraisons de gaz à l'Ukraine et sur le transit vers l'Europe pour une période de dix ans.

Les contrats ont été signés au siège du gouvernement russe par les patrons des groupes russe et ukrainien, Alexeï Miller et Oleg Doubina, en présence des Premiers ministres des deux pays.

Il s'agit de contrats «sur dix ans», a précisé M. Poutine après la signature.

«Je souligne le principal: la Russie et l'Ukraine sont passées à une formule de (prix de) marché à l'européenne pour le commerce du gaz à partir du 1er janvier 2009. De plus, toutes sortes d'intermédiaires seront totalement exclus des schémas de règlement pour le gaz livré», a-t-il ajouté.

Le transit du gaz russe par l'Ukraine n'a plus besoin d'être contrôlé par des observateurs internationaux, a encore dit le Premier ministre russe.

«Le schéma de contrôle et de surveillance du transit n'est désormais plus nécessaire», a estimé M. Poutine.

La Russie avait lié la reprise de ses livraisons à l'Europe via l'Ukraine à la mise en place d'un système de surveillance du transit sur le territoire ukrainien, Moscou ayant accusé Kiev de siphonner l'approvisonnement européen.

Un accord en ce sens avait été signé il y a un peu plus d'une semaine par des représentants ukrainiens, russes et européens et des observateurs internationaux avaient été déployés.

Pour sa part, la Commission européenne a exigé lundi de connaître l'heure précise de reprise des livraisons de gaz russe à travers l'Ukraine à l'Europe, ajoutant que ses observateurs vérifieraient sa bonne circulation.

Moscou avait coupé l'approvisionnement de l'Ukraine le 1er janvier en raison d'un conflit sur le prix du gaz et sur des arriérés de paiement. La Russie avait interrompu le 7 janvier toutes ses livraisons de gaz vers l'Europe via l'Ukraine, qu'elle accusait de «voler» du gaz.

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