Ioulia Timochenko, le première ministre ukrainien, s'est rendue lundi à Moscou afin d'assister à la signature des accords gaziers russo-ukrainiens, laissant espérer la fin de la crise entre les deux pays, a annoncé une porte-parole du gouvernement ukrainien.

Mme Timochenko a assuré que, sitôt la signature - en principe dans l'après-midi -, des contrats par les compagnies d'Etat des deux pays Gazprom et Naftogaz, «le transit (vers l'Europe) serait rétabli».

La Russie et l'Ukraine doivent signer des documents pour reprendre l'approvisionnement en gaz via le territoire ukrainien de l'Europe et les livraisons de cet hydrocarbure à l'Ukraine.

La presse ukrainienne s'interrogeait lundi sur le prix que Kiev allait devoir payer le gaz russe.

L'accord de dimanche prévoit que la Russie vendra à l'avenir son gaz à l'Ukraine à un tarif «fondé sur la formule européenne», mais avec un rabais de 20% pour l'année 2009 «à condition que les prix du transit restent au niveau fixé pour 2008», avait déclaré dans la nuit de samedi à dimanche le Premier ministre Vladimir Poutine.

Mais «quel prix pour l'Ukraine est considéré comme européen par Gazprom (ou plutôt par le Kremlin) ?» s'interrogeait lundi le quotidien indépendant Gazeta 24, alors que le dernier tarif réclamé par la partie russe aux Ukrainiens était de 450 dollars les 1.000 m3 contre 179,5 dollars en 2008.

Pour beaucoup à Kiev, l'Ukraine risque de devoir débourser entre 300 et 400 dollars pour son gaz au premier trimestre de l'année, un prix qui va ensuite baisser, en suivant la chute de celui du baril de pétrole.

«Le prix du gaz dépassera 300 dollars/1000m3», estimait Gazeta 24, pendant que le quotidien Segodnia évoquait un éventuel tarif de 376 dollars.

La presse russe doutait de son côté de la fin rapide de cette crise, soulignant notamment le conflit entre Mme Timochenko et son rival, le président ukrainien Viktor Iouchtchenko qui pourrait a priori mettre en doute l'accord conclu par le chef du gouvernement.

L'Union européenne, totalement privée depuis le 7 janvier de fournitures russes transitant par l'Ukraine, ne se montrait pas non plus optimiste, excédée par les innombrables rebondissements de la «guerre du gaz».

«Il y a eu trop d'accords rompus et de promesses non tenues», a déploré la présidence tchèque de l'UE.