Les experts énergétiques des 27 pays de l'UE ont proposé vendredi de porter à sa pleine capacité la production de gaz en Norvège, Grande-Bretagne, Roumanie et Pologne pour compenser l'arrêt des livraisons de gaz russe vers l'Europe, a annoncé vendredi la Commission.

Le «Groupe de coordination sur le gaz» --une instance regroupant des experts des 27 pays de l'Union européenne ainsi que des représentants de l'industrie gazière-- a dressé vendredi, lors d'une réunion à Bruxelles, une liste de «mesures possibles» pour aider les pays les plus touchés.Elles seront discutées lundi au cours d'une réunion extraordinaire des ministres de l'Energie de l'UE.

La première mesure consisterait à «augmenter la production de la Norvège, de la Grande-Bretagne, de la Roumanie et de la Pologne pour compenser la perte de gaz russe, jusqu'à une capacité maximum des moyens de production et de transport», précise la Commission dans un communiqué.

Les Pays-Bas ont par exemple indiqué qu'ils pouvaient accroître leur production de 10% durant deux semaines, a-t-elle souligné.

En deuxième lieu, les experts gaziers européens proposent d'augmenter «au maximum» le retrait des stocks de gaz, ce qui est déjà le cas dans la plupart des pays les plus affectés par l'arrêt des livraisons russes.

Ils notent que certains pays européens procèdent déjà au partage de leur stocks. La Hongrie a par exemple volé au secours de la Serbie, et l'Autriche propose d'aider la Slovénie.

En revanche la manne du gaz naturel liquéfié (GNL) offre «une aide limitée» dans cette crise, la plupart des terminaux nécessaires à sa transformation en gaz n'étant pas reliés avec les pays les plus touchés par la crise. L'Espagne, par exemple, n'est pas en mesure de fournir l'Europe orientale.

La Grèce compte par exemple sur le GNL pour assurer sa consommation nationale: elle attend un cargo dimanche qui va lui apporter l'équivalent d'une semaine de consommation.

Les experts constatent au passage que la plupart des pays touchés par la pénurie de gaz russe ont basculé vers des énergies de substitution, tandis que la consommation de l'industrie a été limitée en Bulgarie, en Slovaquie et en Hongrie.

Sur le plus long terme, les experts ont souligné l'importance pour l'Europe d'améliorer les interconnections énergétiques à l'intérieur de ses frontières et vers les pays des Balkans.

Ils estiment en outre «que le besoin de diversification (des sources d'approvisionnement) est plus important que jamais». Le gaz russe représente à lui seul 25% de la consommation européenne et est appelé à croître, selon eux.

«Cette crise démontre aussi le besoin d'un plan d'urgence et d'une réponse européenne coordonnée» sur le gaz, ont-ils conclu.

La crise entre la Russie et l'Ukraine semblait vendredi en voie de résolution: les observateurs européens «ont commencé à travailler» en Ukraine en vue de surveiller la reprise des flux de gaz russe, a précisé la Commission européenne.

Mais une reprise des livraisons en Europe sera seulement possible dans un délai de trois jours après la réouverture des vannes russes.