Le président français Nicolas Sarkozy a tenté vendredi de rassurer les personnels hospitaliers qui viennent d'être confrontés à une série noire de plusieurs décès causés par des erreurs ou des négligences.

«Les drames récents sont exceptionnels et ne sauraient remettre en cause la confiance que la nation porte à l'hôpital et à ses personnels», a déclaré le chef de l'Etat lors d'un déplacement à Strasbourg (est) pour des voeux aux personnels du secteur de la santé. «J'aimerais que vous compreniez que la France vous aime, que je suis parfaitement conscient de vos difficultés et qu'on va accompagner l'hôpital vers sa modernisation, pour une meilleure qualité de vie du personnel qui y travaille, et pour de meilleurs soins pour les Français», a assuré M. Sarkozy.

En dix jours, trois personnes dont un nourrisson et un enfant de trois ans sont décédées coup sur coup, soulevant l'émotion dans un pays dont le système de santé public a été longtemps cité en exemple.

Le chef de l'Etat s'est exprimé à quelques semaines de l'examen au Parlement d'un projet de loi sur la réforme hospitalière qui vise à regrouper les hôpitaux en pôles géographiques, et à répartir ainsi les spécialités entre les différents établissements.

La réforme inquiète l'opposition de gauche et les syndicats. Selon ces derniers, elle va entraîner 20 000 suppressions d'emplois.

«L'hôpital est une institution trop importante pour les Français, pour qu'il soit le lieu de polémiques parfaitement déplacées», a affirmé M. Sarkozy soulignant que «23 milliards d'euros de plus» ont été investis pour l'hôpital «au cours des dix dernières années».

«Le défi de l'hôpital d'aujourd'hui, c'est que cet argent qui est nécessaire soit plus efficace parce que l'hôpital doit être mieux organisé», a-t-il ajouté.

Après ce discours, l'opposition socialiste a estimé que Nicolas Sarkozy «n'a pas pris la mesure du malaise de l'hôpital public» et lui a demandé de changer de politique en optant pour «un investissement massif dans la santé».