Belgrade a demandé à son alliée traditionnelle, la Russie, de lui procurer d'urgence par l'intermédiaire du Bélarus du gaz nécessaire pour le chauffage, dont l'interruption des livraisons a plongé près d'un million de personnes dans le froid.

«La Serbie a demandé à la Russie de lui livrer certaines quantités (de gaz) à travers le Bélarus», a déclaré le Premier ministre serbe, Mirko Cvetkovic, cité par la chaîne de télévision B92.La Serbie reçoit normalement le gaz russe par l'intermédiaire de la Hongrie mais les livraisons ont été interrompues dans la nuit de mardi à mercredi. Selon la presse serbe, les stocks de gaz, très réduits, sont en voie d'épuisement.

Le gouvernement serbe a décidé mercredi de faire basculer vers les produits pétroliers 90% de ses centrales de chauffage. Mais neuf villes, principalement en Vojvodine, n'ont pas pu assurer la conversion de leurs centrales aux produits pétroliers, laissant quelque 900.000 personnes sans chauffage.

Sans donner de précisions sur l'itinéraire alternatif qui permettrait au gaz russe de transiter par le Bélarus, M. Cvetkovic a indiqué que le gouvernement serbe attendait une réponse de Moscou dans la journée, selon B92.

Cette demande serbe intervient alors que la Vojvodine (nord), la région la plus dépendante du gaz russe venant d'Ukraine et de Hongrie, est confrontée à des températures inférieures à zéro degré.

Certains considèrent à Belgrade que cette crise met à l'épreuve les positions pro-russes de la Serbie.

«Toute la stratégie serbe +d'appui sur la Russie+ est mise à l'épreuve par ce choc du gaz», écrit jeudi le quotidien Danas.

«La Russie, en menaçant l'Europe à travers le différend avec l'Ukraine, punit de fait principalement la Bulgarie et la Serbie», les principaux alliés de Moscou dans les Balkans, poursuit le quotidien.

Mais pour le président serbe, Boris Tadic, cité par le quotidien Blic, «la Serbie est la victime collatérale de tout cela, comme de nombreux autres pays».

Belgrade a signé en décembre avec Moscou un important accord énergétique, qui a suscité des frictions au sein du gouvernement serbe, certains jugeant ses termes trop favorables au Kremlin.