La Russie pourrait déployer des missiles stratégiques Topol au Bélarus si les Etats-Unis maintiennent leur projet de mettre en service un bouclier antimissile en Europe de l'Est, a indiqué mardi une source militaire à l'agence Interfax.

«Si les Etats-Unis continuent à approcher des frontières de la Russie des éléments de leurs forces stratégiques, notamment le bouclier antimissile (...) alors nous pourrions déployer au Bélarus des systèmes mobiles Topol», a dit cette source.

Contacté par l'AFP, le ministère russe de la Défense a refusé de commenter l'information.

Cette déclaration intervient au lendemain d'une visite à Moscou du président bélarusse Alexandre Loukachenko.

Moscou assure que son missile stratégique Topol-M sol-sol, testé pour la dernière fois en août mais dont la première génération date de 1983, déjoue les systèmes antimissiles.

Le président russe Dmitri Medvedev avait déjà menacé de déployer des fusées Iskander à Kaliningrad en cas de construction du bouclier antimissile américain, que Moscou voit comme une menace alors que Washington assure qu'il est dirigé contre les Etats «voyous» comme la Corée du Nord et l'Iran.

Le vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov a réitéré la menace des Iskander dans un entretien publié mardi par le quotidien Izvestia, assurant que si le bouclier antimissile n'était pas construit «il n'y aura pas d'Iskander à Kaliningrad».

«Nous ne voulons dans aucun cas nous engager dans une course aux armements», a-t-il cependant insisté.

«Que ce bouclier soit construit contre les fusées iraniennes et nord-coréennes nous ne pouvons pas le croire. C'est débile!», s'est emporté M. Ivanov.