Un groupe d'une vingtaine de jeunes a fait brièvement irruption vendredi dans la cour de l'Institut Français d'Athènes, où ils ont brisé des vitres et lancé un cocktail molotov, provoquant un début d'incendie, ont indiqué des sources policière et diplomatique.

Aucune personne n'a été blessée durant l'attaque, qui a duré environ cinq minutes, selon une source diplomatique française. Les jeunes, cagoulés, ont ceinturé le gardien, sans le malmener, et brisé les vitres de sa guérite à l'entrée, ainsi que du café et du hall de l'institut, a précisé cette source.

Les assaillants ont laissé des slogans sur la façade, signés de la capitale A pour anarchie, a constaté une journaliste de l'AFP. L'un, en français, proclamait «Etincelle à Athènes, incendie à Paris, c'est l'insurrection», l'autre, en grec demandait la «Liberté pour les combattants emprisonnés par l'Etat français».

«Il s'agit visiblement d'une attaque organisée», a commenté sur les lieux l'ambassadeur de France en Grèce, Christophe Farnaud, jugeant toutefois prématuré de spéculer sur son origine.

«Nous avions prévenu les voyageurs en Grèce de faire attention, maintenant nous allons réfléchir», a-t-il affirmé, interrogé par des journalistes sur d'éventuelles consignes aux ressortissants français. Il a annoncé la fermeture provisoire de l'Institut (IFA), qui assure pour l'ambassade l'action culturelle en Grèce et dispense des cours de français.

Compte tenu des violences urbaines à Athènes depuis la mort le 6 décembre dernier d'un adolescent tué par un policier, l'ambassade avait demandé un renforcement de la sécurité des établissements français, mais vendredi, aucune garde policière ne protégeait l'institut, selon la source diplomatique.

Les autorités françaises vont réitérer leur demande de sécurité renforcée avec insistance, a ajouté cette source.

L'institut est proche de la faculté de droit d'Athènes, l'un des centres de la jeunesse contestataire.

L'IFA et divers intérêts français ont à plusieurs reprises été visés ces dernières années par des attentats sans gravité à Athènes, imputés par la police aux mouvances anarchiste ou d'extrême gauche grecques.

La dernière attaque en date, avec un engin incendiaire artisanal, avait endommagé le 3 décembre le bureau de l'Agence France Presse à Athènes. L'action a été revendiqué par un groupe actif ces derniers mois, la «Conspiration des cellules de feu», au nom de la «solidarité avec les camarades français».

La brigade antiterroriste chargée de l'affaire, a examiné l'hypothèse d'un lien avec l'inculpation en France en novembre de neuf membres d'un groupe soupçonné d'avoir provoqué des dégradations contre des lignes TGV en France.