Le ministre français de l'Education nationale Xavier Darcos a annoncé lundi le report de la première étape de sa réforme contestée du lycée, une décision considérée comme «une avancée» par les lycéens qui maintiennent toutefois leur mobilisation.

Le ministre a «décidé de laisser plus de temps pour la mise en oeuvre» de la réforme de la classe de seconde, -première année de lycée, qui accueille des élèves d'une quinzaine d'années-, a-t-il indiqué dans un communiqué. La mesure devait initialement entrer en vigueur à la rentrée 2009.

«Dans ce contexte qui expose la sécurité des lycéens et des personnels, les conditions d'un dialogue serein et responsable ne sont plus réunies», a estimé M. Darcos.

Le ministre est confronté depuis deux semaines à une grogne croissante des lycéens. Les mobilisations lycéennes, souvent émaillées d'incidents, ont été particulièrement fortes dans l'ouest, inquiétant proviseurs et pouvoirs publics.

Lundi matin encore, quelque 200 jeunes rassemblés devant un lycée à Lille (nord) pour protester contre cette réforme ont mis le feu à des poubelles, détruit un abribus et incendié une voiture, selon la police.

Les deux principales organisations lycéennes, l'UNL et la Fidl, opposées au projet du gouvernement, ont appelé à poursuivre la mobilisation.

Lucie Bousser, présidente de l'UNL, a indiqué que le mot d'ordre des manifestations pour jeudi était maintenu, même si le report de la réforme de la seconde constitue «une avancée».

La réforme de la classe de seconde, première étape d'une réforme du lycée général et technologique, prévoyait une nouvelle organisation de l'année et une nouvelle répartition des cours obligatoires et optionnels. Enseignants et lycéens contestent notamment la part moins importante faite à certaines disciplines comme les sciences ou la technologie.

Depuis une vingtaine d'années les gouvernements de droite ont dû reculer sur plusieurs projets de réforme face à la contestation lycéenne et étudiante.