Le gouvernement irlandais a demandé samedi à la population de ne pas consommer de viande de porc produite en Irlande, et a lancé un avertissement international, après la découverte de dioxines dans des échantillons de graisse de porc. L'Irlande exporte sa viande de porc vers de nombreux pays, dont la France.

Les ministères irlandais de la Santé et de l'Agriculture ont conjointement annoncé samedi le rappel ou la destruction de tous les produits alimentaires fabriqués à base de porc irlandais depuis le 1er septembre, après avoir découvert des dioxines potentiellement dangereuses dans des échantillons de graisse de porc et dans la nourriture donnée aux animaux, à des niveaux dépassant de 80 à 200 fois la limite de sécurité sanitaire.

Les dioxines, qui sont présentes à l'état naturel et sont assimilées par les animaux via leur nourriture ou leur environnement, s'accumulent dans la graisse. Si elles sont ingérées par des êtres humains en volume important et pendant un certain temps, elles peuvent aboutir à une augmentation du risque de cancer.

Dans un communiqué, les services du Premier ministre Brian Cowen ont annoncé que des responsables du ministère de l'Agriculture et de l'Autorité irlandaise de sécurité sanitaire des aliments (Food Safety Authority of Ireland) enquêtaient toujours sur «l'importance de la contamination», «afin d'identifier les fabricants et les produits concernés».

L'agriculture irlandaise produit plus de 3 millions de porcs par an, dont près de la moitié est consommée dans la République d'Irlande. Mais la viande de porc irlandaise est aussi largement exportée chez son voisin britannique, et dans de nombreux pays d'Europe et d'Asie.

L'an dernier, l'Irlande a exporté 113 000 tonnes de viande de porc, dont près de la moitié au Royaume-Uni, où elle a aussi vendu plus de 500 000 porcs vivants.

Les autres clients principaux du pays concernant cette viande sont l'Allemagne, qui en a acheté environ 9000 tonnes l'an dernier, la France, l'Italie et plusieurs pays d'Europe de l'Est, qui se sont fournis à hauteur de plus de 20 000 tonnes au total, la Russie (6600 tonnes) et la Chine (1100 tonnes).

La Grande-Bretagne a estimé qu'il était peu probable que la santé de ses citoyens soient mis en danger par des produits à base de viande de porc, déjà consommés depuis septembre. L'Agence britannique des normes alimentaires (British Food Standards Agency) a déclaré dans un communiqué que ses responsables «ne croyaient pas qu'il y aurait un risque significatif pour les consommateurs britanniques».