Un entrepreneur d'une entreprise de construction basque de 71 ans, a été assassiné par balles mercredi au Pays Basque (nord), lors d'un «attentat» pour lequel l'ETA est fortement suspecté, selon une source antiterroriste espagnole.

«Tout semble indiquer qu'il s'agit de l'ETA», a-t-on déclaré en ajoutant que la police enquêtait activement sur la fusillade.

Après des doutes sur l'identité de la victime, les secours espagnols ont confirmé qu'il s'agissait d'Ignacio Uria Mendizabal, propriétaire d'Altuna y Uria, l'une des sociétés travaillant sur le chantier de ligne à grande vitesse basque, dite «Y» basque en raison de son tracé en fourche.

Ce chantier est devenu, depuis la rupture de la dernière trêve de l'ETA en juin 2007, un objectif de l'organisation clandestine, tenue pour responsable de la mort de 824 personnes en 40 ans de violence pour l'indépendance du Pays Basque.

Si la piste de l'ETA se confirmait, il s'agirait du premier attentat de l'organisation clandestine depuis l'arrestation du chef présumé de sa branche militaire, Miguel de Garikoïtz Aspiazu Rubina, alias «Txeroki», le 17 novembre à Cauteret, dans le sud-ouest de la France.

L'entrepreneur basque a succombé peu avant 14H00 (13h00 GMT) à ses blessures. Il avait été atteint vers 13h05 (12h05 GMT) par deux balles, l'une dans la tête et l'autre dans la poitrine, tirées par deux individus qui ont pris la fuite sur le parking d'un restaurant d'Azpeitia où il se rendait tous les jours, selon les médias espagnols.

L'ETA a perpétré cette année trois attentats à l'explosif contre des entreprises travaillant à cette ligne ferroviaire à haute vitesse basque, sans faire de victimes.

Elle a fait exploser le 27 juillet un bombe sur un chantier des entreprises Acciona et Fonorte près d'une autoroute, trois semaines après un attentat le 1er juillet contre le siège de l'entreprise Amenabar à Zarautz (Pays Basque).

Le 12 mai dernier, elle avait exploser deux bombes contre des engins de cette même l'entreprise.

Si la thèse de l'ETA est confirmée, cet attentat serait le premier par arme à feu depuis l'assassinat d'un ex-conseiller municipal socialiste, deux jours avant les élections législatives espagnoles de mars dernier.

Isaias Carrasco, ex-élu municipal socialiste, avait été tué par balles à Mondragon, une ville du Pays Basque espagnol (nord), le 7 mars 2007.