Une Britannique de 74 ans a perdu lundi le procès en diffamation qu'elle avait entrepris devant un tribunal de Londres contre sa fille de 51 ans, qui l'avait accusée dans un livre de cruauté et de négligence.

Dans un ouvrage intitulé «Ugly» («Moche») publié en janvier 2006, l'avocate Constance Briscoe accusait sa mère de maltraitance verbale et physique, écrivant qu'elle avait tenté de se suicider en ingurgitant un désinfectant domestique à cause de cela.

Carmen Briscoe-Mitchell, 74 ans, a rejeté ces accusations en qualifiant le livre d'«oeuvre de fiction» composée de «mensonges». Elle a lancé des poursuites en diffamation contre sa fille et son éditeur.

Au terme de dix jours d'audience devant la Haute cour de Londres, un jury a débouté la mère à l'unanimité lundi.

Constance Briscoe a expliqué devant le tribunal que, entre 1964 et 1975, sa mère l'avait battue à de nombreuses reprises avec un bâton en raison de son incontinence, lui avait délibérément entaillé un bras et lui avait lancé à la figure un avion télécommandé.

Selon elle, sa mère l'appelait «moche», «sale petite putain», «Mlle pipi au lit» ou encore «balafrée».

L'avocate a expliqué avoir utilisé sa bourse universitaire pour payer une opération esthétique parce que «ma mère m'a surnommée "moche" pendant tellement longtemps».

Les avocats de Carmen Briscoe-Mitchell ont plaidé qu'elle avait élevé onze enfants et souligné que Constance Briscoe n'avait jamais signalé de maltraitances à ses professeurs, à la police ou aux travailleurs sociaux.