Un mouvement islamiste actif dans le Caucase russe, le Kataib al-Khoul, a revendiqué le meurtre mercredi du maire de Vladikavkaz, la capitale de l'Ossétie du Nord, dans une lettre diffusée jeudi par Kavkazcenter.com, un site proche des mouvements rebelles de la région.

«L'exécution de l'ennemi d'Allah a été mise en oeuvre par l'émir du Kataib al-Khoul», indique ce document.

Le groupe, aussi connu sous le nom de Jaamat ossète, reprochait à la victime, Vitali Karaïev, d'avoir organisé «la persécution des femmes en tenue islamique», suite à l'attentat suicide contre un minibus le 7 novembre qui a fait onze morts.

Ce mouvement actif en Ossétie du Nord, une république russe majoritairement chrétienne orthodoxe, avait déjà revendiqué en mars le meurtre du patron de la brigade nord-ossète de répression du banditisme, Mark Metsaïev.

Le Kataib al-Khoul indique cependant n'avoir aucun rapport avec l'attentat contre le minibus, et assure ne jamais mener «d'opérations d'élimination contre la population civile».

Le mouvement prévient en revanche que le meurtre du maire de Vladikavkaz «est un avertissement contre tous ceux qui s'attaquent aux obligations dictées par Allah le Tout Puissant aux femmes, qu'il s'agisse d'un maire, d'un chien de garde des services spéciaux ou d'un simple chauffeur».

Vitali Karaïev a été abattu mercredi alors qu'il se rendait à son travail.

L'Ossétie du Nord est voisine de la Tchétchénie et de l'Ingouchie, deux autres républiques du Caucase russe où les accrochages et explosions imputés à des rebelles sont fréquents.

Cette république caucasienne a été en septembre 2004 le théâtre de la prise d'otages de l'école de Beslan, près de Vladikavkaz, qui s'était soldée par la mort de 334 personnes, parmi lesquelles 186 enfants.

Le patron des services spéciaux russes, FSB, Alexandre Bortnikov a jugé jeudi que la situation dans le Caucase du Nord représente une menace pour la sécurité nationale russe.