Le maire de Vladikavkaz, capitale de l'Ossétie du Nord, Vitali Karaïev, a été tué par balle mercredi dans cette république du Caucase russe, frontalière de la Tchétchénie, qui avait déjà été le théâtre d'un attentat-suicide meurtrier début novembre.

«Karaïev a été tué dans un attentat», a déclaré le président nord-ossète, Taïmouraz Mamsourov, à l'agence Interfax.

«L'incident s'est produit vers 09H00 (1 h HNE). Karaïev a été touché par balle alors qu'il sortait de chez lui», a précisé à l'AFP une source au ministère de l'Intérieur d'Ossétie du Nord. «Il semble que c'était un tireur embusqué», a-t-elle ajouté.

Selon le médecin en chef de l'hôpital central de Vladikavkaz, Boris Digourov, le maire «était au seuil de la mort quand on l'a amené à l'hôpital. Il est mort sur la table d'opération».

«La balle a touché le coeur et défoncé les poumons», a précisé M. Digourov interrogé par l'AFP.

Une enquête pour «meurtre» a été ouverte. Selon les enquêteurs cités par les agences russes, le maire de Vladikavkaz était entouré de quatre gardes du corps qui n'ont pas vu le tueur mais seulement entendu le coup de feu.

«Je ne peux avancer aucune hypothèse. Il venait de commencer à travailler à ce poste», a dit le président d'Ossétie du Nord qui a convoqué une réunion d'urgence avec les responsables des forces de l'ordre.

Le président russe Dmitri Medvedev a chargé «les dirigeants des forces de l'ordre de prendre toutes les mesures possibles pour élucider ce meurtre», a annoncé le Kremlin.

Vitali Karaïev, 46 ans, occupait ce poste depuis février.

Il était en conflit avec Arsen Fadzaïev, député de la Douma (chambre basse du Parlement russe) et personnalité respectée en Ossétie du Nord.

A la mi-novembre, les partisans de Vitali Karaïev avaient démissionné de la Douma locale afin d'empêcher ceux de M. Fadzaïev de rafler la présidence de l'assemblée, en l'absence du quorum requis.

Plusieurs hauts responsables de l'Ossétie du Nord ont été la cible d'attaques ces dernières semaines.

Le 22 octobre, le vice-maire de Vladikavkaz, Maïram Tamaïev, a été blessé dans l'explosion de sa voiture. Cette attaque avait alors été interprétée comme un avertissement à la mairie.

Le chef de la police criminelle de la république, Vitali Tcheldiev, a lui été tué le 1er octobre.

Le 7 novembre, un attentat-suicide contre un minibus avait fait onze morts à un arrêt de bus au centre de Vladikavkaz.

L'Ossétie du Nord est voisine de la Tchétchénie et de l'Ingouchie, deux autres républiques du Caucase russe où les accrochages et explosions imputés à des rebelles sont fréquents.

Cette république caucasienne est réputée plus calme que ses voisines, bien qu'elle ait été en septembre 2004 le théâtre de la prise d'otages de l'école de Beslan, près de Vladikavkaz, qui s'était soldée par la mort de 334 personnes, parmi lesquelles 186 enfants.

Voisine de l'Ossétie du Sud, elle a aussi servi de tête de pont pour le déploiement des forces russes dans cette région séparatiste de Géorgie le 8 août.