L'importateur français du Taser a été débouté lundi par la justice de son action en diffamation contre le dirigeant d'extrême gauche Olivier Besancenot, qui avait affirmé que le pistolet à impulsions électriques avait provoqué des morts aux Etats-Unis.

SMP Technologies, qui distribue le Taser en France, reprochait au dirigeant trotskiste d'avoir affirmé sur son blog, en juin 2007, que ce pistolet avait «probablement déjà fait taire plus de 150 personnes aux USA», des chiffres tirés d'un rapport d'Amnesty International.

«Dans le meilleur des cas, il y a des doutes. Dans le pire, le Taser peut tuer», avait confirmé M. Besancenot dans une interview au quotidien 20 minutes, également poursuivi.

L'affaire avait pris une nouvelle dimension avec l'inculpation, courant octobre, du directeur de Taser France, Antoine di Zazzo, soupçonné d'avoir commandité l'espionnage d'Olivier Besancenot.

M. di Zazzo a reconnu avoir engagé des détectives privés mais, selon lui, uniquement pour trouver l'adresse de Besancenot et lui envoyer son assignation en justice.

Alors que l'entrepreneur n'avait pas participé à l'audience, le 20 octobre, M. Besancenot avait saisi l'occasion pour lancer «le débat public» sur le Taser, espérant que «ce procès servira(it) au moins à obtenir le moratoire nécessaire», «le temps de déterminer si cette arme est ou non dangereuse».

Lundi, la justice a estimé que le dirigeant trotskiste n'avait pas apporté la preuve de ses affirmations.

Toutefois, relativise-t-elle plus loin, «il y a lieu de constater que la société demanderesse ne contredit que partiellement les éléments sur lesquels il s'est fondé».

En outre, les études scientifiques «permettent seulement de conclure qu'il n'est pas médicalement démontré de lien entre l'usage de l'arme et des décès», souligne le tribunal, mais ce n'est qu'avec force précaution que les médecins se prononcent sur l'innocuité du Taser.

Pour trancher le litige, la justice a finalement octroyé à M. Besancenot le bénéfice de la bonne foi.

Cette décision constitue le second revers judiciaire pour Taser France qui le 20 octobre avait déjà été débouté, par le même tribunal de grande instance de Paris, de son action en «dénigrement» contre le Réseau d'alerte et d'intervention pour les droits de l'homme (RAID-H).

Selon l'association, SMP Technologies a depuis fait appel de cette décision.