La justice espagnole a annoncé lundi le renvoi pour jugement du chef militaire présumé de l'ETA, Miguel de Garikoïtz Aspiazu Rubina, alias «Txeroki», récemment interpellé en France, pour le puissant attentat de l'aéroport de Madrid (2 morts), le 30 décembre 2006.

«Txeroki» et quatre autres membres de l'organisation indépendantiste basque accusés d'avoir participé à cet attentat ont été formellement inculpés par le juge d'instruction en charge du dossier, selon l'acte de renvoi remis à l'AFP.

Il s'agit du premier renvoi devant les tribunaux espagnols de «Txeroki», qui est poursuivi dans 21 autres dossiers en Espagne.

Interpellé le 17 novembre à Cauterets (sud-ouest), il a déjà été inculpé et écroué jeudi à Paris pour son rôle présumé dans le double meurtre de deux gardes civils à Capbreton (sud-ouest), le 1er décembre 2007.

La juge antiterroriste française Laurence Le Vert l'a inculpé pour sa participation aux actes préparatoires du commando, notamment pour «direction d'une association de malfaiteurs à visée terroriste».

Elle n'a en revanche pas retenu le chef d'inculpation d'assassinat, jugeant que l'enquête ne permet pas d'affirmer à ce stade qu'il était le troisième homme du commando ayant tiré sur les policiers espagnols, comme l'ont affirmé deux membres de l'ETA récemment interpellés en Espagne.

Concernant l'attentat de l'aéroport de Madrid, qui avait torpillé le processus de dialogue engagé avec le gouvernement socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero, «Txeroki» est notamment renvoyé pour «assassinats terroristes».

Selon l'acte de renvoi, il avait demandé à un membre de l'ETA d'organiser cet attentat lors d'une réunion secrète à l'été 2006, alors que les négociations avec le gouvernement n'avançaient pas.

Réputé incarner la ligne dure de l'ETA, «Txeroki» aurait pris, fin 2003, la tête des commandos de l'organisation.

Il ne pourra être remis définitivement aux autorités espagnoles qu'après avoir été jugé pour les faits commis en France et avoir purgé sa peine éventuelle, selon une source judiciaire française.

L'Espagne peut cependant demander son transfert provisoire dans le cadre des enquêtes ouvertes sur son territoire.