«J'ai tué mon meilleur ami, je mérite la peine de mort», s'est écrié mardi lors de son procès un homme qui a reconnu pour la première avoir tué sous l'emprise de la drogue l'enfant de cinq ans de sa compagne, mort des suites de tortures et de sévices répétés.

Ce procès a soulevé l'émotion en France, le calvaire de l'enfant ayant duré deux mois avant sa mort, sans que personne ne donne l'alerte. Victime de coups et de sévices répétés - plaies jusqu'aux testicules, côtes fracturées, hématomes, brûlures de cigarettes -, Marc est mort à 5 ans au domicile parental le 25 janvier 2006 à Auby (nord).

Interrogé au deuxième jour de son procès sur son enfance, David da Costa, 38 ans, a vivement pris le micro pour dire: «J'en ai rien à foutre de mon enfance. J'ai tué un enfant, je mérite la peine de mort. C'est tout !».

Jusque là, le compagnon de la mère de l'enfant, accusée de complicité, n'avait reconnu que quelques gifles et fessées et avait affirmé, comme la mère, que l'enfant s'automutilait.

«J'étais camé, défoncé tous les jours», a-t-il poursuivi. «Ca fait huit jours seulement, avec les avocats, que j'ai réussi à comprendre que c'était peut-être moi», a-t-il ajouté.

«Depuis que je suis en prison, je vis avec Marc dans ma cellule. Je ne mérite pas de vivre. Je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai tué mon meilleur ami. Je demande pardon», a déclaré David da Costa dans des aveux poignants.

Père de quatre enfants d'une autre union, il a décrit ses rapports difficiles avec un père violent, puis sa descente dans «l'enfer» de la toxicomanie: «je prenais entre 4 à 5 grammes de drogue par jour, plutôt de la coke et puis de l'héroïne pour redescendre. J'étais speed».

David da Costa comparaît pour actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner. La mère est jugée pour complicité. À leurs côtés comparaissent sept autres personnes, dont les grands-parents de l'enfant et deux médecins, pour non-assistance à personne en danger.

Selon un certificat montré au procès, l'un des deux médecins poursuivis avait exclu tout geste malveillant après avoir examiné l'enfant couvert d'hématomes.

Le procès doit se tenir jusqu'au 7 novembre.