Les tenants et les opposants de la pêche commerciale à la baleine ne s'entendent pas du tout sur l'impact de cette pratique sur les réserves halieutiques.

Des groupes écologistes multiplient les sorties alarmistes, cherchant à faire monter la pression sur les autorités de l'Islande, de la Norvège ou encore du Japon, qui ne respectent pas le moratoire international en vigueur.

 

«La pêche commerciale a annihilé le rorqual commun et d'autres espèces de baleine au cours du XXe siècle. Ce sont des espèces dont la durée de vie est très importante, à croissance lente, qui ne peuvent récupérer rapidement lorsqu'il y a surexploitation», souligne Greenpeace, très engagée dans ce dossier.

« Prise raisonnable «

Le ministre des Pêcheries islandais est d'avis que la pêche d'espèces «menacées» n'est «certainement pas justifiable». «D'un autre côté, la prise raisonnable d'animaux provenant de populations abondantes est tout à fait conciliable avec les principes de développement durable», fait-on valoir sur le site internet du gouvernement islandais.

L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui produit une liste rouge des espèces menacées, estime qu'il y aurait plus de 100 000 baleines de Minke dans l'hémisphère nord, un chiffre «largement supérieur au seuil définissant une catégorie menacée».

La situation est différente pour le rorqual commun, considéré comme une espèce en danger par l'UICN. Les stocks auraient baissé de 75% au cours du dernier siècle avant de se stabiliser. Aucun quota de pêche n'a été accordé par le gouvernement islandais pour cette espèce cette année alors que la prise d'une dizaine de baleines avait été autorisée il y a deux ans.

«Tout le monde en Islande sait que ce que nous faisons ne menace pas les stocks. Les questions à ce sujet viennent de l'étranger», souligne Gunnar Bergmann Jonsson, propriétaire de la seule compagnie de l'île licenciée pour pêcher la baleine de Minke.